Samedi 16 avril, un violent séisme de magnitude 7,8 a secoué l’Équateur, plus précisément dans le sud-ouest du pays jusque dans la région de Guayaquil, sur la côte pacifique. Ce tremblement de terre, en plus de causer d’innombrables dégâts, a provoqué la mort de 480 personnes et a fait plus de 2 560 blessés.
Ce séisme est le plus grave ayant touché l’Équateur depuis quarante ans. En 1979, plus de 600 personnes avaient perdu la vie, 20 000 avaient été blessées et de lourds dégâts avaient été constatés dans plusieurs villes du pays. Vendredi dernier, le séisme a une nouvelle fois été très meurtrier et l’état d’urgence a été décrété dans tout le pays.
L’Équateur endeuillé
Quelques jours après le drame, les équipes de secours continuent leur travail de recherche pour venir en aide aux derniers survivants coincés sous les décombres. Selon les autorités, 480 personnes ont péri dans la catastrophe mais le nombre de victimes ne cesse d’augmenter. On déplore parmi les victimes des Équatoriens mais aussi des Canadiens et une Irlandaise. À Guayaquil, la capitale économique du pays, située à 400 kilomètres de l’épicentre, le séisme a fortement été ressenti. Le toit d’un centre commercial et un pont se sont effondrés, piégeant plusieurs personnes, des magasins ont été ravagés par la secousse et les rues sont devenues impraticables à cause des débris. À Pedernales, cité balnéaire et épicentre du séisme, des maisons sont en ruines et des hôtels se sont effondrés. À Manta, sur la côte pacifique, l’aéroport a été fermé à cause d’importants dégâts à la tour de contrôle. En tout, ce sont plus de 1 500 immeubles qui ont été détruits et 20 500 personnes se trouvent encore actuellement sans abri. Une vision apocalyptique qui traduit bien l’ampleur du séisme.
L’état d’exception décrété et l’armée déployée
Le vice-président équatorien, Jorge Glas, qui assume les fonctions de chef de l’État en l’absence du président Rafael Correa, a annoncé que l’état d’exception avait été décrété au niveau national. Cette mesure a été prise afin de “préserver l’ordre public” et “protéger la vie des citoyens”. Il a en plus déclaré que des fonds ont déjà été débloqués : 300 millions de dollars pour les urgences et 150 millions pour la reconstruction. Le Président équatorien, qui était en visite au Vatican mais qui est rentré ce dimanche, s’est rendu dans les zones affectées afin de constater le sinistre. Depuis samedi, le pays a mobilisé 14 000 membres des forces de sécurité dans les zones sinistrées, 241 professionnels de la santé et deux hôpitaux mobiles ont été dépêchés sur place. L’Union européenne a annoncé l’activation du mécanisme européen de protection civile et des renforts sont arrivés de Colombie, du Pérou, du Mexique, de Cuba, de Bolivie, du Chili, de Suisse et d’Espagne. Aux États-Unis, le secrétaire d’État John Kerry a affirmé son soutien à l’Équateur. Le Canada a offert une enveloppe d’environ un million de dollars à différents organismes humanitaires pour les besoins de l’Équateur, notamment à la Croix-Rouge équatorienne, qui a dépêché autour de 1 200 volontaires et employés pour apporter assistance aux victimes. Par ailleurs, la Banque de développement chinoise s’est quant à elle engagée à financer des investissements publics à hauteur de deux milliards de dollars.
Une zone à risques
Le tremblement de terre s’est produit samedi à 18 h 58 (1 h 58 à Paris). Selon l’Institut de géophysique équatorien, l’épicentre se trouvait dans la zone de Pedernales et Cojimies, dans la province de Manabí, à environ 20 km de profondeur. Cette secousse a été suivie de 189 répliques, qui ont été ressenties jusqu’en Colombie et au Pérou, qui a enregistré une magnitude de 7,4 dans le nord du pays. Ces pays sont tous situés sur le tracé de la ceinture de feu du Pacifique, le point de rencontre des plaques tectoniques. C’est dans cette même zone qu’est survenu ce dimanche-même un tremblement de terre de magnitude 6,1 dans les îles Tonga (Pacifique Sud) et qu’un violent séisme a secoué le Japon jeudi dernier, faisant au moins 41 morts et un millier de blessés.
Mara KOLB