Né en 1960, Dominique Fabre a d’abord réalisé une maitrise de Lettres avant de s’orienter vers la philosophie et Heidegger. C’est à cette période qu’il commence à envoyer des manuscrits aux éditeurs. Il faudra attendre Moi aussi, un jour j’irai loin (Maurice Nadeau, 1995 ; Points, 2012) pour que sa carrière d’écrivain naisse.
Il publie ensuite une dizaine de romans dont Ma vie d’Edgar (Le Serpent à Plumes, 1998), J’aimerais revoir Callaghan (Fayard, 2010) et plus récemment Il faudrait s’arracher le cœur (Éditions de l’Olivier, 2012) et Des nuages et des tours (Éditions de l’Olivier, 2013).
Photos volées – Éd. L’Olivier
“Je n’ai pas pensé tout de suite à lui proposer de boire un verre. Elle n’aurait sans doute pas le temps. Elle n’avait jamais eu de temps pour moi. Je ne lui en voulais plus, c’était même quelque chose de bizarre, au bout du compte, et que je n’ai jamais compris tout à fait. Comment admettre que les gens dont nous avons été si proches n’inspirent plus que de la bienveillance, avec le temps ?”
Jean, à 58 ans, vient de perdre son emploi. Il entreprend de mettre un peu d’ordre chez lui, l’occasion de plonger dans les photographies accumulées lorsqu’elles étaient sa passion et son métier. Ses amours et ses pertes, ses amis, ses déambulations urbaines, ses regrets, ses espoirs : c’est sa vie tout entière qui soudain se révèle à lui.
Mais ce dévoilement laisse intacte la part de mystère qui demeure en lui comme en chacun de nous. Roman de l’inachèvement, Photos volées nous rappelle que l’évocation du passé peut rendre le présent moins volatil.