Après des concerts à Londres, New-York ou encore Paris en 2012, après l’Amérique du Nord et l’Angleterre l’année suivante puis le Japon et l’Australie en 2015, l’Amérique latine est cette année la destination phare de la tournée des Rolling Stones, l’un des plus célèbres groupes de rock anglais composé de Mick Jagger, Keith Richards, Ronnie Wood et Charlie Watts.
En 2016, direction l’Amérique latine pour les Rolling Stones ! La tournée de concerts, nommée Latina Ole Tour, a débuté le 3 février à Santiago, au Chili. Elle s’est ensuite poursuivie par une série de concerts à Buenos Aires dont le premier a célébré les retrouvailles entre le groupe britannique et ses fans argentins, qui les attendaient depuis dix ans déjà. Entre Start Me Up et Out of Control, le leader du groupe Mick Jagger s’est exclamé “Que c’est bon d’être de retour en Argentine”.
Le lendemain, ce n’était pas moins de 55 000 spectateurs selon La Nación (1), qui étaient venus répondre à cette déclaration d’amour. Ce deuxième show a largement confirmé la puissance d’un groupe qui célébrait il y a peu ses 50 années d’existence. Les critiques dithyrambiques acclament le jeu de jambes et la voix de Mick Jagger, qui ont gardé toutes leurs fraîcheurs. Keith Richards a aussi eu droit à une ovation de plusieurs minutes sur scène, le guitariste étant très apprécié du public argentin car il aurait été l’un des premiers à se rendre en Argentine en 1992, sans le reste du groupe. Parmi les chansons interprétées ce soir-là, le groupe a repris l’un de ses plus grands succès musicaux, She’s a Rainbow, qu’il n’avait plus interprété sur scène depuis 18 ans.
Une belle manière de marquer le lancement de cette tournée, qui s’est ensuite poursuivie le 13 février dernier, toujours en Argentine. Un concert à également eu lieu à Montevideo, en Uruguay (16 février) avant que le groupe ne parte pour plusieurs jours au Brésil (20 et 24 février et le 2 mars). La première date brésilienne rappelait leur concert mythique de 2002, sur la plage de Copacabana, bien que cette années les 60 000 spectateurs (2) se soient retrouvés à la Maracaña, autre lieu mythique de la ville, sous une pluie torrentielle. Comme pour les précédents concerts en Argentine, ceux du Brésil ont autant enthousiasmés les foules, qui se sont déhanchées jusqu’au bout de la nuit sur Paint it black, Angie et Gimme Shelter.
Ce dimanche, ils étaient à Lima et rejoindront demain Bogotá, pour une performance au stade El Campin. Un long périple pour le groupe qui n’a jamais aussi bien porté son nom… Les pierres qui roulent.
Les Rolling Stones à Cuba
La renaissance artistique de Cuba
Ce concert illustre la nouvelle ouverture artistique de Cuba. Depuis 2014, de nombreux artistes américains et internationaux ont ainsi effectué des séjours sur l’île, comme par exemple les chanteuses Katy Perry et Rihanna ou encore le guitariste de Sting, Dominic Miller. L’ouverture du pays n’est donc pas qu’une ouverture politique mais aussi une ouverture culturelle, qui laisse peu à peu place à la musique et plus particulièrement au rock, qui était autrefois perçu comme une déviation idéologique, une arme de l’“impérialisme américain”. Philippe Manœuvre rappelle qu’“il n’y a pas si longtemps à Cuba on pouvait aller en prison si on écoutait du rock”(3).
Aujourd’hui, Cuba semble être devenu “un nouveau territoire, un endroit festif, un endroit où les gens aiment bien la musique” toujours selon Philippe Manœuvre. Et c’est donc tout naturellement qu’il prédit que les rockeurs ne vont pas tarder à se précipiter vers ce nouveau territoire vierge, encore à explorer.
Toujours sur leur site, les Stones ont aussi annoncé qu’en marge de leur tournée, ils donneront des instruments aux musiciens cubains pour encourager la création artistique locale. Une action caritative qui s’inscrit dans la continuité des projets portés par la fondation Bon Intenshon. Cette fondation, qui a largement œuvré à la venue des anglais à Cuba, initie et soutient des projets caritatifs internationaux dans les domaines de l’éducation, de l’athlétisme, de l’alphabétisation, de la santé et du tourisme ainsi que d’autres tentatives visant à atténuer l’impact de la pauvreté à Cuba. L’Institut de la musique cubaine a également apporté un soutien à ce projet. Une campagne de don rendue possible grâce à l’aide des marques Gibson, Vic Firth, RS Berkeley, Pearl, Zildjian, Gretsch, Latin Percussion, Roland et Boss. De quoi continuer à faire vivre l’esprit du rock après leur départ.
Victoria PASCUAL