Alors qu’à Paris les ennuis politiques s’accumulent, François Hollande a pris une bouffée d’air frais en Polynésie puis dans trois pays d’Amérique du Sud : le Pérou, l’Argentine et l’Uruguay. Il était accompagné de Audrey Azoulay et Jean-Marc Ayrault, ainsi que par une délégation de personnalités du monde scientifique, de la culture, du sport et de l’entreprise. La visite en Amérique latine a commencé le 23 février par une visite éclair au Pérou puis s’est poursuivie en Argentine et en Uruguay.
Au Pérou, il a été accueilli par son homologue Ollanta Humala. Puis dans la soirée, le photographe Raymond Depardon (qui a tiré le portrait officiel de François Hollande en 2012) les accompagne tous les deux pour une visite de l’exposition “La France de Depardon”. Les deux pays signent des accords bilatéraux dans les domaines de l’éducation, de l’assistance technique et du soutien en matière de recherche et d’information. Des accords de coopération ont également été convenus pour l’amélioration des transports urbains, du secteur de l’eau, de la salubrité publique, de l’énergie et de la santé. Le Pérou, pour sa part, a acheté à la France un satellite évalué à 205 millions de dollars et qui, d’après le gouvernement péruvien, “fera rentrer le pays dans l’ère spatiale main dans la main avec la France”.
Ollanta Humala a rappelé que, depuis 52 ans, le Pérou n’avait pas reçu de visite officielle d’un chef d’État français — le dernier fut Charles de Gaulle en 1964. “Aujourd’hui, sa présence [de François Hollande, ndlr] marque un processus de rapprochement dans la lutte contre le réchauffement climatique global initié dans le sommet écologique à Lima et ensuite à Paris avec la Cop21.”
Le lendemain, à Buenos Aires. Le président français est reçu par le président argentin Mauricio Macri, puis il assiste à un dîner d’État. Mais étant à Buenos Aires, Hollande ne se prive pas d’une visite au quartier touristique de San Telmo, où est né le tango. Là, Hollande et une partie de sa délégation vont se retrouver autour d’une table composée de quelques membres de la communauté française et du délégué général du Festival de Cannes Thierry Frémaux, qui se trouvait à Buenos Aires pour les préparatifs de l’exposition “Lumière !” qui devrait se tenir dans la capitale argentine d’octobre 2016 à janvier 2017.
En Argentine, Hollande a exprimé clairement son soutien au nouveau président libéral Mauricio Macri ainsi que sa volonté d’aider ce pays “à réintégrer la communauté financière internationale”. “Nous souhaitons trouver une solution pour sa dette souveraine”, a-t-il déclaré à La Casa Rosada. François Hollande a aussi tenu à rencontrer les Mères de la place de Mai afin de leur exprimer son admiration pour leur lutte courageuse et infatigable contre la dictature militaire.
Durant ce court périple, François Hollande a également réalisé une visite de six heures en Uruguay et a été accueilli par le président Tabaré Vásquez qu’il avait déjà rencontré à Paris au mois d’octobre dernier. Hollande a affirmé la volonté, de la part de son gouvernement, d’ouvrir des négociations commerciales entre l’Union européenne et le Mercosur, dont l’Uruguay et l’Argentine font partie. Il a précisé aussi que “le deuxième motif de sa visite est que, l’Uruguay étant membre du Conseil de sécurité de l’ONU, [il] souhaite trouver une solution à divers sujets graves de l’agenda international, notamment les conflits en Syrie, en Libye et en Israël et Palestine”. En outre, la France donnera ses programmes éducatifs digitalisés et l’Uruguay favorisera l’enseignement de la langue française.
Voyage éclair mais intense, donc, agrémenté par des moments forts sympathiques autour d’un tango sur la place San Telmo ou dans le mythique stade de la Bombonera, avant de retrouver un climat plus que tendu en France.
Olga BARRY