Le temps fort de la semaine : Isabel Allende publie un nouveau roman

25 mai – ÉQUATEUR – Le président Rafael Correa s’est fait remarquer pour la prise de décisions risquées afin de changer la “matrice productive”. L’Équateur peut se ravitailler lui-même avec des énergies renouvelables, huit nouvelles centrales hydroélectriques sont d’ailleurs en cours de construction. À cet effet, le ministère de la Coordination de la Production, de l’Emploi et de la Compétitivité ; l’Institut National de Préinvestissement et le Ministère de l’Électricité et des Énergies renouvelables réaliseront conjointement l’Atlas Bioénergétique de l’Équateur, où est présenté l’information la plus complète et à jour de la production de “biomasse” . Cette initiative entre dans l’objectif du gouvernement pour soutenir l’évolution du modèle énergétique pour une participation accrue des énergies renouvelables.

25 mai – MEXIQUE – Bien qu’elle n’ait duré que six secondes, une tornade a dévasté la municipalité de Ciudad Acuna à la frontière mexicaine avec les États-Unis et a laissé au moins 14 morts, de nombreux disparus et 230 blessés dont 88 sont toujours hospitalisés. L’intensité de la tornade, classée quatre sur une échelle de zéro à cinq, a eu des effets dévastateurs avec des vents pouvant atteindre 420 km par heure.

25 mai – COLOMBIE – Les négociateurs de paix du gouvernement et des FARC ont repris les pourparlers à Cuba sur fond de tensions. Les FARC ont reçu un nouveau coup, le troisième majeur depuis sa décision de suspendre la trêve unilatérale, augmentant la tension dans le processus de paix. Dans une opération conjointe menée par les forces armées et de la police dans les jungles de Chocó, au nord-ouest du pays, Alfredo Alarcón Machado est mort au combat, connu comme Román Ruiz, chef du groupe nord-ouest de la guérilla et membre depuis peu de l’État Major Central, deuxième instance de tout le groupe subversif. Les coups les plus durs ont été reçus par la guérilla – 40 morts. Pourtant les FARC disent qu’ils ne peuvent pas “abandonner trois ans de pourparlers” .

26 mai – MEXIQUE–BRÉSIL – Ces derniers mois, l’équilibre du pouvoir dans la région n’a pas cessé de bouger. Alors que les États-Unis et Cuba n’ont pas encore terminé leur dégel historique, les deux géants latino-américains, le Mexique et le Brésil, ont décidé de mettre fin à leur éloignement traditionnel et ouvrir une phase de rapprochement et de coopération. Tel est l’objectif de la visite d’État de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, qu’elle effectue pour la première fois dans ce pays d’Amérique du Nord depuis qu’elle est arrivée au pouvoir. Ce virement décidé par Dilma Rousseff et le président mexicain, Enrique Peña Nieto, est naissant, mais a la vertu de se situer dans la même voie. Ces deux nations représentent 62% du PIB de la zone, 58% de leurs exportations et 55% de sa population. Ce sont les économies les plus importantes d’Amérique latine.

26 mai – AMÉRIQUE LATINE – La visite du Premier ministre chinois Li Keqiang, au Brésil, en Colombie, au Pérou et au Chili marque une nouvelle phase de l’offensive chinoise en Amérique latine. Au milieu des prix de l’urgence imposée de matières premières vers le bas, le géant asiatique est maintenant prêt à accroître son influence dans la région grâce à sa demande de matières premières, son offre d’infrastructures et de moyens financiers disponibles. Le progrès extraordinaire des liens économiques bilatéraux dans la dernière décennie – le commerce été multiplié par 21 – a généré une chaîne d’approvisionnement stable bénéfique dans des pays comme le Chili, le Brésil et le Pérou à la Chine, qui a vendu de grandes quantités de cuivre, de soja et de minerai de fer.

26 mai – BOLIVIE – La Constitution fixe la période actuelle à laquelle le président de la Bolivie a droit. Mais le Mouvement vers le Socialisme (MAS) veut la réélection illimitée d‘Evo Morales, lui qui il y a quelques mois a obtenu un troisième et dernier mandat constitutionnel. Ainsi ils l’ont fait savoir des institutions et des porte-parole du parti, en commençant une campagne qui se terminera sûrement par la réalisation d’un référendum. Un des principaux journaux du pays, El Deber de Santa Cruz, a titré : “La table est mise pour une réélection illimitée”.  Ce processus est similaire à celui déjà vécu en Équateur, où le gouvernement a été orienté vers la réélection illimitée de Rafael Correa. La réélection illimitée dans les systèmes présidentiels a été d’abord instaurée au Venezuela pour permettre au président Hugo Chávez d’être maintenu au pouvoir avec le soutien constant de la majorité de la population.

27 mai –PÉROU – Il y a 40 ans, la moitié des Péruviens parlait le quechua, l’une des langues autochtones du pays, mais aujourd’hui, il n’y a plus que quatre millions de locuteurs de cette langue et d’autres langues minoritaires – 47 au total -, représentant 13% des habitants du pays. 17 autres langues sont sur le point de disparaître. Le pays andin a perdu 37 langues indigènes C’est pourquoi, le quotidien Pérou 21 a voulu mettre en valeur les cinq langues indigènes les plus parlées à l’occasion du “Jour de la Langue” et a lancé un numéro spécial interactif dans lequel ils revendiquent leur utilisation. Pour sa part, le ministère de l’Éducation a favorisé la politique d’éducation interculturelle bilingue à travers la mise en œuvre de 20 000 écoles bilingues, et a investi dans la formation des enseignants, ainsi que la production de matériels éducatifs dans les langues autochtones.

27 mai – AMÉRIQUE LATINE – La région en 2014 a subi une chute de 16,4% des investissements directs étrangers. Malgré la stagnation économique, le Brésil est resté la principale destination des investissements étrangers mais avec une baisse de seulement 2% par rapport à 2013. Les usines automobiles ont augmenté leurs investissements à des niveaux record. Le Mexique reste la deuxième destination de l’Amérique latine. Le Chili, presque à égalité avec le Mexique; est suivi par la Colombie et le Pérou dans la classification régionale. L’Argentine est reléguée à la sixième place dans le classement et le Venezuela, avant-dernier.

27 mai – BRÉSIL – Les partis de l’opposition à la présidente Dilma Rousseff, du Parti des travailleurs (PT), dirigée par le sénateur Aécio Neves, du Parti de la sociale-démocratie brésilienne (PSDB) et candidat à la présidence lors des dernières élections, ont annoncé avoir demandé formellement au Ministère Public Général de faire des recherches sur la présidente pour avoir gonflé les comptes publics de 2013 et 2014 pour maquiller le déficit. Cette infraction pourrait entraîner des ennuis judiciaires à Dilma Rousseff.

27 mai – ARGENTINE – La famille du dictateur argentin Jorge Videla a décidé de l’enterrer dans une tombe sous un faux nom dans un cimetière privé dans le Grand Buenos Aires (périphérie de la capitale). Sa famille voulait l’enterrer dans le caveau où sont ses ancêtres dans sa ville natale, Mercedes (100 km à l’ouest de Buenos Aires) mais y a renoncé en raison de protestations de citoyens qui se sont produites sur place quelques jours après sa mort, en 2013. Le journal « Clarín » a rapporté que les employés du Memorial Cemetery de la municipalité de Pilar dit que Jorge Videla est enterré là, sous une pierre tombale qui dit « famille Olims », même si le propriétaire de cette parcelle, un militaire décoré par le tyran, ne confirme pas l’information.

28 mai – CHILI – Isabel Allende [photo] vient de publier, après beaucoup d’autres, un nouveau roman intitulé L’amant japonais (édition Plaza & Jane) qui dépeint l’amour dans la vieillesse et qui se déroule à San Francisco (Californie).

28 mai – AMÉRIQUE LATINE – Ciblés par une enquête anticorruption de la justice américaine, sept dirigeants de la FIFA ont été arrêtés à l’aube par la police zurichoise afin d’être extradés vers les États-Unis. Il s’agit de 6 membres de la direction de la FIFA : Jeffrey Webb (Iles Caïmans), Eugenio Figueredo (Uruguay), Eduardo Li (Costa-Rica), José Maria Marin (Brésil), Julio Rocha López ( Nicaragua), Rafael Esquivel (Venezuela) ; un collaborateur Costas Tankas (Royaume-Uni) ; des anciens membres de la FIFA : Jack Warner (Trinité-et-Tobago) et Nicolas Leoz (Paraguay). L’Argentine est placée au centre du scandale de corruption de la FIFA. Un juge a ordonné la détention pour trois personnes clef du monde du football argentin : Alejandro Burzaco PDG et chef d’événements sportifs sur le continent, cette entreprise est le plus grand producteur du football latino-américain, et Hugo et Mariano Jinkis, propriétaires de la société Full Play Group, qui contrôle les droits de la plupart des sélections américaines, partenaires de Burzaco. Le juge Marcelo Martínez de Giorgi a ordonné l’arrestation des trois à la demande de la justice des États-Unis.

28 mai – PÉROU – La police bolivienne a repris Martín Belaunde Lossio, ex-assesseur du président Ollanta Humala, qui était poursuivi depuis qu’il s’était enfui de son assignation à résidence à La Paz, la ville où il a été en attente d’extradition vers le Pérou. Martín Belaunde a été trouvé dans une maison à Magdalena, une petite ville de l’est située à 100 km de la frontière avec le Brésil et plus de 500 km de La Paz.

28 mai – VENEZUELA – L’économie s’est contractée de 3% en 2014, comme l’a expliqué le président Nicolás Maduro, dans un contexte de baisse des prix internationaux du pétrole, la principale source de revenus. Il l’attribue aussi à une « guerre économique » des entrepreneurs et des opposants à son gouvernement. Ces résultats soulignent comment le pays a la pire performance économique de l’Amérique latine, touchée par la récession, les pénuries et l’inflation élevée.

29 mai – CUBA – Les États-Unis ont retiré Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme, dans laquelle il figurait depuis 1982. L’annonce de Washington est un prélude à la réouverture des ambassades.

29 mai – PÉROU – Le gouvernement du pays basque espagnol a signé un accord de collaboration avec Cuzco pour revitaliser la langue quechua, puisque sa récupération est une des priorités des institutions péruviennes, qui prétendent promouvoir la diversité linguistique dans le pays. Dans ce protocole, le ministère de l’Éducation, des Politiques linguistiques et de la Culture du gouvernement basque, le gouvernement municipal de Cuzco, l’Université du Pays Basque et le Centre Lehendakari Agirre, élaborent un plan pour relancer le quechua en prenant comme référence les plans pour l’euskera.

29 mai – AMÉRIQUE CENTRALE – Du Mexique au Panama, toute cette bande d’Amérique latine où le couloir de la sécheresse de l’Amérique Centrale est la “plus grande préoccupation” pour Miguel Barreto, directeur régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes du Programme alimentaire mondial (PAM), l’agence de la nutrition qui dépend des Nations Unies. Deux millions et demi de personnes risquent de perdre leur récolte 2015 en raison de la sécheresse qui a dure depuis deux ans.

30 mai – ARGENTINE – Le gouvernement a commencé à payer à l’Espagne une dette qu’elle entretenait depuis 1993 et qui s’élève à 93,6 millions de dollars (84 millions d’€), y compris des intérêts, après s’être défait du conflit qui durait depuis plus de deux décennies.

30 mai – VENEZUELA – La marche, convoquée depuis la prison par Leopoldo López, a réuni quelque 20 000 personnes pour le retour de l’opposition. Il invite à se mobiliser depuis les manifestations violentes de 2014. L’opposition au gouvernement de Nicolás Maduro est retournée dans les rues de 30 villes vénézuéliennes pour la libération immédiate des prisonniers politiques qui était l’un des slogans des manifestants. Presque simultanément, le gouverneur de Miranda et ancien candidat à la présidentielle, Henrique Capriles, s’est rendu à San Juan de los Morros (capitale de l’État de Guarico,), dans une tentative d’accéder à la prison où depuis le 23 mai dernier est détenu Daniel Ceballos. Henrique Capriles a choisi de participer au rassemblement simultané qui a eu lieu dans la ville, cherchant à réduire les signes de la fissure de l’alliance de l’opposition au cours de la semaine publiée par le Bureau de l’unité démocratique (MUD) en raison de sa réticence à participer à l’appel.

30 mai – GUATEMALA – Pour le cinquième samedi consécutif, plus de 60 000 personnes se sont rassemblées sur la Plaza Mayor de la ville de Guatemala pour réclamer la démission du président, Otto Pérez Molina. Ce geste du président serait nécessaire dans la mesure où la législation ne prévoit pas de mécanismes révocatoires de son mandat qui expire le 14 janvier 2016. Les manifestants appellent à la purification des organes législatifs et judiciaires et à des réformes immédiates pour la loi électorale.

31 mai – PARAGUAY – Le président du Sénat paraguayen a déposé un projet de loi pour enlever les privilèges conférés à la Confédération sud-américaine de football (CONMEBOL) après le scandale de la FIFA. Des gouvernements, des juges et des procureurs de différents pays latino-américains cherchent à montrer leur préoccupation et actifs face à la corruption dénoncée par les États-Unis dans la FIFA où 18 dirigeants du football sont impliqués, dont 11 d’entre eux sont originaires de cette région.

Guy MANSUY