19 septembre – ÉQUATEUR – Le nouveau Code pénal du gouvernement du président Rafael Correa réduit la peine moyenne pour trafic de drogues de 12 à 3 ans. Cette réforme pénale va permettre de libérer des dizaines de prisonniers espagnols en Équateur. La règle, qui affecte 85 « mulets » espagnols, principalement des femmes, emprisonnés dans ce pays, est entrée en vigueur en août. « Le code est la loi la plus progressiste en matière de trafic de drogues de tout ce qui a été adopté en Amérique latine« , dit Marlo Brito, Directeur national de la recherche du Défenseur public de l’Équateur, qui dit que le principal objectif de la nouvelle législation est de « décriminaliser la pauvreté » parce que ces délits sont souvent commis par des » personnes avec des ressources très basses. »
22 septembre – AMÉRIQUE LATINE-CARAÏBES –La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) a présenté un rapport sur la situation des peuples autochtones en reconnaissant certains progrès dans la région en matière d’éducation et de santé, mais il pointe vers un éternel défi: la reconnaissance des droits fonciers, y compris le contrôle des ressources naturelles. Ainsi, ont été détectés entre 2010 et 2013, plus de 200 conflits dans les domaines liés à l’extraction des hydrocarbures et des mines. Le document est présenté dans le cadre de la première Conférence mondiale sur les peuples autochtones, au siège de l’ONU à New York. L’étude de la CEPALC souligne que, en Amérique latine, il y a environ 45 millions de personnes autochtones, ce qui représente 8,3% de la population régionale.
22 septembre – MEXIQUE – Le maire d’un village tropical, Michel Gabriel Gómez, 49 ans, devenu très populaire avec ses voisins pour donner une consultation de pédiatrie gratuite pour les plus pauvres, était venu cette législature occuper un siège du PRI au Congrès mexicain. Un commando armé l’a kidnappé en plein jour avec son assistant et quelques heures plus tard il ont été retrouvés tous deux carbonisés dans la fourgonnette dans laquelle ils avaient été enlevés dans un village à 150 kilomètres de là. L’embuscade porte la « griffe » du crime organisé.
22 septembre – AMERIQUE LATINE – L’Alliance du Pacifique veut être le moteur d’un pôle de stabilité et d’investissement économique en Amérique latine, dans un monde troublé. Les présidents des quatre pays fondateurs – le Mexique, la Colombie, le Pérou et le Chili – parlent de tracer des liens avec le Mercosur et d’autres pays de la région lors du premier forum organisé par Michael Bloomberg, fondateur de Bloomberg LP. L’Alliance du Pacifique est le plus grand bloc commercial en Amérique latine, avec un ensemble économique disposant de 2,2 billions de dollars de production et de 230 millions de consommateurs potentiels.
22 septembre – MEXIQUE – « Quand nous mourrons, mourra la langue« . Dans le pays coexistent 11 familles linguistiques dont dérivent 68 langues, qui à leur tour sont ramifiées en 364 variantes. Une immense frondaison, dont la concentration existe à peine dans le monde, excepté en Papouasie-Nouvelle Guinée, au Brésil et dans certaines régions de l’Afrique, mais sur lesquelles court une menace croissante. Elles sont de moins en moins parlées. À peine sept millions d’indigènes (40 %) s’adonnent à leurs langues, et dans leur majorité ils le font dans seulement six langues (náhuatl, maya yucateco, mixteco, tseltal, zapoteco et tsotsil). Le reste, en grande partie, est en danger. L’Institut National de Langues Indigènes (INALI) a conclu que 259 des 364 variantes linguistiques courent le risque de disparition. Et dans beaucoup de cas, leur salut est presque impossible : 64 ont moins d’une centaine de locuteurs. Ils appartiennent au groupe de « haut risque« . Ils sont les derniers de leur lignée. De l’ayapaneco, menacé, il reste seulement sept personnes parlant encore cette langue. « Les langues autochtones sont réduites au silence dans les médias « , dit Monsieur López Sánchez le directeur de l’INALI.
23 septembre – COLOMBIE – Pour sa seconde édition depuis sa création l’année dernière, le Prix Gabriel García Márquez de Journalisme a décidé de distinguer pour l’éthique journalistique deux journalistes spécialisés en couvertures de conflit, le colombien Javier Darío Restrepo, 82 ans, et la mexicaine Marcela Turati, [photo] 40 ans, » pour leur indépendance, leur intégrité et leur engagement avec les idéaux de service public du journalisme ». Ce prix est décerné par la Fondation Gabriel García Márquez pour le Nouveau Journalisme Latino-américain.
23 septembre – AMERIQUE LATINE –Le nombre de personnes souffrant de la faim en Amérique latine a été réduit de 24 millions au cours des 12 dernières années. Une étude de l’ONU montre que 61 millions de Latino-américains n’avaient rien à manger à la fin de 2002. Aujourd’hui, le chiffre est de 37 millions. La clé du succès a été la mise en œuvre de programmes et de politiques publiques alimentaires qui survivent aux changements de gouvernement, comme l’a souligné le rapport. Le document – élaboré par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (la FAO), le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) et le Programme Mondial d’Aliments (PMA) – souligne que l’Amérique latine est la seule région – en comparaison avec l’Afrique, l’Asie et Océanie qui a déjà atteint l’objectif de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées, un Objectif de Développement du Millénaire (ODM), fixé à 2015.
23 septembre – MEXIQUE –Le Mexique a récupéré un de ses documents constitutifs, en échange d’un million de dollars, le Codex Chimalpáhin écrit au XVIIe siècle par deux historiens indigènes et depuis 1827 dans les mains de la Société biblique de Londres. Ses auteurs étaient Domingo Chimalpáhin (1579-1660) et Fernando de Alva Ixtlilxochitl (1578-1650), membres de puissants lignages locaux, le premier descendant des seigneurs de Chalco et le second, du roi poète Nezahualcoyotl. Depuis la semaine dernière, ce documents’expose au public dans le Musée National d’Anthropologie comme pièce maîtresse de l’échantillon des Codex mexicains. Mémoires et savoirs.
24 septembre – VENEZUELA – Dans son premier discours à l’ONU, le président venezuélien Nicolas Maduro a accusé les « impérialistes » de vouloir mettre fin à son gouvernement. Il a mis l’accent sur la nécessité d’une révision urgente des Nations Unies pour « construire une nouvelle Organisation des Nations Unies pour la paix, pour un nouveau monde multipolaire où il n’y a pas d’empires qui veulent imposer et revenir à l’époque du monde unipolaire. C’est une urgence pour le monde. » Après un jour plein de requêtes semblables – émanant de ses homologues latino-américains comme l’Argentine Cristina Fernández de Kirchner, Dilma Rousseff du Brésil ou Michelle Bachelet du Chili, – Nicolas Maduro a insisté sur le fait qu’on écoute vraiment cet appel et que, surtout, on agisse en conséquence.
24 septembre – MEXIQUE –Le Président Enrique Peña Nieto a annoncé lors de sa première comparution devant une Assemblée générale que le pays participera aux opérations de maintien de la paix (OPM), que les gouvernements du PRI, son parti, ont refusé pendant des décennies. Il n’a pas précisé le nombre de troupes que le Mexique concernées pour mener les missions actuelles et futures, mais que son contingent ne prendra part qu’aux actions « humanitaires« .
25 septembre – COLOMBIE –Le gouvernement colombien et les FARC ont pris position contre les rumeurs répandues par l’opposition colombienne sur les pourparlers de paix et rendent publiques les minutes des négociations tenues à La Havane. Mais à partir du moment où le processus est devenu l’otage du jeu politique national, des secteurs militaires et autres proches du prédécesseur de Juan Manuel Santos en tant que président, Alvaro Uribe, ont commencé à insister sur le fait que ce dont on parlait dans un hôtel de La Havane ne correspondait pas à ce qui est annoncé publiquement. Selon eux, il existait un agenda occulte conclu dans le dos des Colombiens. Les négociations de ce type sont, par sa nature même, réservées. La transparence exige qu’une fois conclu l’accord on révèle tout le processus. Juan Manuel Santos a décidé d’aller un peu plus loin et d’ouvrir la porte avant que le dernier mot ne soit prononcé. Il est une autre guerre en Colombie: la guerre sur des rumeurs.
24 septembre – VENEZUELA –L’opposition vénézuélienne et sa plate-forme de concertation électorale, la Table d’Unité Démocratique (MUD), semblent être guéries de l’infection la plus sérieuse dont elle souffrait depuis l’alliance formée en 2009. Le journaliste Jesús Torrealba a accepté de manière officielle le secrétariat de l’exécutif de la MUD. Il remplace Ramón Guillermo Aveledo, qui avait démissionné le 30 juillet sur fond d’accusations et de méfiances menaçant d’implosion de l’alliance. Le journaliste Jesús Torrealba annonce un plan national d’action de mobilisations.
25 septembre – GUATEMALA –Le Tribunal suprême électoral du Guatemala (TSE), la plus haute autorité en la matière, a décidé de suspendre temporairement le Parti patriotique, auquel appartient le président Otto Pérez Molina, pour son insistance à faire une campagne politique partisane en dehors de la période légale. Le Guatemala organisera des élections générales en novembre 2015 et, selon le système juridique, aucun parti politique ne peut faire campagne jusqu’à ce que le TSE en fasse la convocation, en mai prochain. La décision fait suite à la manifestation de masse, au cours de laquelle le Parti patriote a proclamé l’ancien ministre de la Communication Alejandro Sinibaldi, comme le « dauphin » d’Otto Pérez en tant que président du Guatemala.
25 septembre – VENEZUELA – Selon le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), José Miguel Insulza, le dialogue est « indispensable » pour résoudre la crise au Venezuela depuis les protestations de février. Mais il doit être « sérieux », parce que jusqu’à présent « il n’y a pas eu de véritable dialogue « , a-t-il déclaré la semaine dernière à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York en tant que chef de l’OEA sur le départ. « L’opposition au Venezuela ne peut pas parler si ses dirigeants sont en prison » répond celle-ci.
26 septembre – CUBA –Le gouvernement de La Havane a annoncé son intention d’envoyer 461 médecins et infirmières en Afrique de l’Ouest pour coopérer dans la lutte contre le virus Ebola, qui a infecté plus de 6 200 personnes, dont environ la moitié sont mortes. Les professionnels travaillent en Sierra Leone, au Libéria et en Guinée. Ce groupe a commencé sa formation le 15 Septembre au sein de l’Institut de Médecine Tropicale Pedro Kouri de La Havane dans avec des installations semblables à celles qui existent en Afrique avec l’aide d’experts du Brésil et des États-Unis et de l’organisation Médecins sans frontières.
26 septembre – URUGUAY –Ce pays, avec seulement trois millions d’habitants, est passé de la production alimentaire pour 9 milliards de personnes en 2005 à produire de la nourriture pour 28 millions de personnes aujourd’hui, et son ambition est d’atteindre 50 millions de personnes. Le Système national d’information sur l’élevage fait que 12 millions de vaches qui paissent dans les champs uruguayens ont une puce à l’oreille qui recueille toutes ces informations. C’est une des mesures prises par le pays pour devenir ce que les autorités appellent « un pays agro-intelligent ». En ce qui concerne la gestion des sols, l’Uruguay a créé un système entièrement informatisé qui oblige les producteurs à soumettre un plan de rotation des cultures pour maintenir la qualité des nutriments et de prévenir l’érosion.
27 septembre – MEXIQUE – L’Église catholique et les autres religions sont opposées à une comptabilité transparente et informatisée imposée par le gouvernement.
27 septembre – COLOMBIE – Humberto de la Calle le négociateur en chef de la paix, dénonce ceux qui ont accédé à son ordinateur et son téléphone mobile.
Guy MANSUY