L’auteur colombien Gabriel García Márquez, “El Gabo” initiateur du “boom” de la littérature latino-américaine s’est éteint ce jeudi 17 avril, à l’âge de 87 ans. Après avoir été hospitalisé pour une pneumonie, il est décédé auprès de sa femme et de ses deux fils à Mexico. Ce géant de la littérature colombienne et latino-américaine restera dans les mémoires de tous.
“Cent ans de solitude et de tristesse pour la mort du plus grand Colombien de tous les temps”, déclarait Juan Manuel Santos, le président colombien sur son compte Twitter. Il a ajouté “Les géants ne meurent jamais”. Ce grand écrivain né à Aracataca, le 6 mars 1927 a connu une enfance assez singulière qui marqua son œuvre littéraire. Élevé une partie de sa vie par ses grands-parents, il sera influencé par leurs caractères. Son grand-père “le personnage le plus important de ma vie”, bien que plutôt stable et rassurant, avait l’habitude de lui raconter des récits de guerre à la manière d’événements historiques grandioses. Sa grand-mère, quant à elle, d’origine galicienne, était plutôt agitée. Souffrant d’hallucinations, elle se rendait dans sa chambre en pleine nuit pour lui raconter des histoires fantastiques de sorcières, de revenants et de magie.
Lorsque ses parents déménagent au gré des entreprises pharmaceutiques de son père, Gabriel García Márquez se déplace avec eux et ses dix frères et sœur à travers la province de Carthagène. Ce père pharmacien, aurait été jusqu’à réaliser une lobotomie sur son fils, un adolescent victime de crises d’angoisse et de schizophrénie. On l’aura compris, l’œuvre littéraire fantastique de Gabriel Garcia Márquez est indéniablement marquée par l’enfance.
Selon El Universal, ce grand de la littérature colombienne est décédé d’un cancer lymphatique développé il y a 15 ans puis réapparu et s’étant étendu ensuite aux poumons, aux ganglions et au foie. Deux jour plus tard, Juan Manuel Santos démentait cette version, déclarant que l’auteur avait “souffert d’une pneumonie à un âge avancé”.
Lundi 21 avril, au palais des Beaux-Arts de Mexico, un hommage était rendu au Prix Nobel de littérature 1982. Aux côtés des présidents mexicain et colombien, des milliers d’admirateurs défilaient devant l’urne rouge aux côtés de laquelle étaient déposées des pétales de fleurs jaunes. Au premier rang : ses enfants et sa femme, son amour de jeunesse, étaient présents, tous vêtus de noir. Requiem de Mozart, vallenato et cumbia (danses de la côte colombienne) ont rythmé la cérémonie, invitant les gens à se lever pour danser. Pour l’instant, la destination des cendres est encore inconnue. La Colombie attend la décision de la famille. Il se pourrait qu’elles soient séparées entre la Colombie et le Mexique.
Toutes les personnes présentes espéraient avoir réalisé une cérémonie digne de l’homme, aussi belle que celle qu’il avait imaginé en disant : “J’ai rêvé que j’assistais à mes propres funérailles. À pied ! Je marchais entre mes amis habillés de deuil. Solennel, mais avec un esprit de fête. Nous avions l’air heureux d’être ensemble, plus que quiconque, pour cette formidable opportunité que me donnait la mort d’être avec mes amis d’Amérique latine, les plus anciens et les plus aimés”. En Colombie, une autre cérémonie d’hommage sera organisée et le 23 Avril, Journée internationale du livre, des lectures de ses œuvres sont programmées pour célébrer “le plus grand Colombien de tous les temps”.
Sirine SASSI
Voir l’interview de Pablo Neruda par Gabriel Garcia Márquez
Traduction du dessin de Rafael Pineda (Rapé), Mexique, Bien que l’on souffre comme des chiens, il n’y a pas meilleur métier que celui de journaliste.