Les auteurs francophones invités aux Bellas Francesas
en avril  2014 au Cône Sud de l’Amérique latine

Véronique Ovaldé, “Ce que je sais de Véra Candida”, éd. Olivier, 2009

 

Véronique Ovaldé est une écrivaine française née en 1972. Son œuvre connait un grand succès en France et au niveau international. En effet, ses livres sont très bien accueillis par la critique et par les lecteurs et ils se vendent très bien dans les librairies. En 2008, son cinquième roman Et mon cœur transparent est récompensé du Prix France Culture-Télérama. En 2009, son septième roman Ce que je sais de Vera Candida reçoit le Prix Renaudot des lycées, le Prix de France Télévision et le Grand Prix des lecteurs du magazine Elle en 2010. Ses romans ont été traduits dans de nombreuses langues dont l’italien l’espagnol, l’allemand, le roumain, le portugais, l’anglais, le  coréen, le chinois et, le finlandais. Véronique Ovaldé est aussi éditrice dans la maison d‘édition Points ou elle est en charge des romans noirs (ou policiers), des romans de poésie et de la collection Signatures. Auparavant, elle travaillait à Albin Michel. Cette auteure est connue sous le nom de “La reine du mot juste”.

Son œuvre : 2000 : Le Sommeil des poissons, Editions Seuil / 2002 : Toutes choses scintillant, L’Ampoule ; disponible également au format poche chez J’ai lu. / 2003 : Les hommes en général me plaisent beaucoup, Editions Actes Sud, J’ai lu, 2006 / 2005 : Déloger l’animal, Editions  Actes Sud. / 2006 : La Très Petite Zébuline,  avec Joëlle Jolivet, Editions Actes Sud junior / 2008 : Et mon cœur transparent, éditions de l’Olivier. Prix France Culture-Télérama. / 2009 : Ce que je sais de Vera Candida, éditions de l’Olivier. Prix Renaudot des Lycéens. Prix France Télévisions 2009. Grand Prix des lectrices d’Elle 2010 / 2009 : La Salle de bains du Titanic, recueil de nouvelles hors-commerce, J’ai Lu Editions. / 2011 : Des vies d’oiseaux, éditions de l’Olivier. / 2012 : La Salle de bains du Titanic, recueil de nouvelles, édition augmentée et illustrée, J’ai Lu. / 2013: La Grâce des brigands, éditions de l’Olivier. / Traduite en plus de dix langues, Véronique Ovaldé a publié en 2011 sa première œuvre traduite en espagnol : Ce que je sais de Vera Candida.

Éric Faye, “Nagasaki”, éd. Stock, 2010 

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Éric Faye est né en Décembre 1963 à Limoges. Écrivain et journaliste, ancien élève de l’École Supérieure de journalisme de Lille, il travaille dans l’agence de presse Reuters. Il est auteur de nouvelles, d’essais, de récits fantastiques et de romans. Il a été lauréat notamment du Prix Les Deux Magots, du Prix Unesco-Françoise Gallimard et du  Grand Prix du roman de l’Académie française en 2010 pour son Roman  Nagasaki qui va être traduit en treize langues. Eric Faye publia ses deux premiers livres en 1991 : un essai sur Ismaël Kadaré et un recueil d’entretiens avec cet écrivain. Il publia l’année suivante sa première fiction : Le général Solitude, une nouvelle dans la revue Le serpent à Plume qui trois ans plus tard se serait transformé en un premier roman éponyme. En 1998, son recueil de nouvelles fantastiques Je suis le gardien du phare, obtint le Prix des Deux Magots. Son œuvre se divise entre nouvelles – souvent absurdes ou imprégnées du fantastique comme Nagasaki ou Croisière en mer des pluies, toutes deux récompensées – et essais et récits entre lesquels figurent Mes trains de nuit inspirés de de ses voyages à travers l’Asie et l’Europe. Il dirigea un numéro sur Kafka, (Autrement, 1996) et prit part à l’édition des œuvres Kadaré  aux éditions Fayard. Certains de ses romans proposent un regard ironique et critique sur le monde professionnel actuel et le libéralisme économique.

L’œuvre Nagasaki a été publiée en espagnol par les éditions Salamandra en 2013. Ce petit roman a été une des surprises littéraires de l’année passée en France. Son auteur s’inspira pour l’écrire, d’une nouvelle apparue dans plusieurs quotidiens japonais en mai 2008. Dans celle-ci, il était question d’un événement étrange : une femme avait été arrêtée  après avoir vécu un an de façon secrète dans une maison. Le plus curieux de l’affaire est que dans cette maison, le propriétaire vivait également sans se rendre compte qu’il avait une locataire et que certaines choses changeaient de place.  Comment tout ça est-il possible ? Il semblerait que la femme d’une cinquantaine d’années était restée dans l’indigence après avoir perdu son emploi, elle s’était donc retranchée dans une chambre que l’homme n’utilisait pas et elle l’occupait lorsqu’il allait travailler. Avec cette anecdote, Faye nous raconte l’histoire de deux personnes pas si différentes l’une de l’autre. Les deux ont la cinquantaine, les deux ont toujours eu une vie de solitaire avec quelques aventures amoureuses. Les deux voient le présent et le futur sans espoir et réfléchissent trop. Ils repensent, avec mélancolie, à un passé heureux. La seule chose qui les différencie c’est le facteur chance : l’homme a pu garder son emploi de météorologue alors que la femme a perdu son travail dans l’administration. Ceci est la fine ligne qui sépare la stabilité de la misère. Éric Faye construit un récit comme un artisan horloger. Un livre délicat, comme une fleur, qui parle de la crise économique, de vies sans directions, du futur sans espoir et du passé comme nostalgie.

Laurent Mauvignier, “Loin d’eux”, éd. Minuit, 1999

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Laurent Mauvignier nait à Tours en 1967. Diplômé des Beaux-Arts en Arts plastiques en 1991, il publie son premier roman aux éditions Minuit, en 1999. Depuis lors, tous ses livres ont été publiés chez ce même éditeur. Ses romans cherchent à entourer la réalité mais choquent en frôlant la limite de ce qui peut être dit. Un langage qui tente d’exprimer l’absence, le deuil, l’amour, le manque d’amour, en essayant de retenir ce qui nous échappe, ce qui s’échappe de nos mains à travers les années. Lorsqu’on lit un livre de Laurent Mauvignier, la misère du monde parait remplir les pages. Toutefois, il n’est  pas seulement  celui qui annonce les mauvaises nouvelles. Laurent Mauvignier est un grand écrivain. Dans son œuvre, l’auteur démontre  que la compassion n’induit pas obligatoirement de mélodrame, que le deuil n’est pas une consolation, que la douleur n’est pas  un revenu et que le silence est un cri. Il sait donner une voix à ses narrateurs qui parfois rencontrent des obstacles à cause de leurs situations sociales, comme c’est le cas de Ce que j’appelle oubli, une fiction librement inspirée d’un fait arrivé à Lyon en Décembre 2009. Au supermarché Carrefour de Lyon-Part Dieu, quatre agents de sécurité ont tué Michaël Blaise, 25 ans, martiniquais, parce qu’ils l’avaient surpris ouvrant une canette de bière. Une caméra de vidéo surveillance a tout enregistré. Ils l’ont insulté de “pédé”, de “sale noir” puis il mourut écrasé et asphyxié par le poids de trois hommes. Lors du jugement, le Procureur a dit : “un homme ne peut pas mourir par si peu”. D’après cette histoire, Mauvignier a écrit un récit sensible, émouvant, où ce n’est pas la victime qui parle mais son silence, le peu qu’il  a  à  dire, sa douleur de mourir. Des hommes, est le titre du dernier livre de Mauvignier, un titre qui évoque des hommes désolés, humains inhumains comme on peut l’être. D’après le  Magazine Littéraire, Avril 2011

 

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