Une proposition d’échanges de prisonniers entre El Salvador et le Venezuela

C’est sans les formes que le président Nayib Bukele a proposé ce dimanche 20 avril, un échange de prisonniers, au Venezuela. Il dit « Je souhaite proposer un accord humanitaire qui prévoit le rapatriement de cent pourcent des deux cent cinquante-deux vénézuéliens qui ont été expulsés en échange de la libération d’un nombre identique de prisonniers politiques parmi les milliers que vous détenez. Contrairement à vous nous n’avons pas de prisonniers politiques ». Une proposition dite « humanitaire » pour un président ayant une très forte politique anti immigration. Néanmoins ce sont bel et bien deux cent cinquante-deux prisonniers qui pourraient regagner leur pays mais reste à savoir si c’est en tant que prisonniers ou hommes libres.

Nayib Bukele est un allié du président américain, Donald Trump dans sa politique anti immigration. Il a en un peu plus d’un mois enfermé dans une prison de haute sécurité deux cent quatre-vingt huit migrants expulsés des Etats-Unis dont deux cent cinquante-deux vénézuéliens. Tarek William Saab, le procureur général du Venezuela a qualifié de cynique cette proposition, dénonçant des  » détentions arbitraires «  de compatriotes en situation de  » disparition forcée dans un camp de concentration salvadorien « . « Je demande immédiatement la liste complète avec l’identification de tous les détenus et leur statut judiciaire, ainsi qu’une preuve de vie et un rapport médical sur chacun des otages », a déclaré M. Saab dans un communiqué, exigeant aussi de savoir « quels délits ces citoyens vénézuéliens ont-ils commis au Salvador, s’ils ont été traduits devant un juge et s’ils ont des avocats ».

Ce à quoi Donald Trump répond en fustigeant les magistrats s’opposant à cette politique, les  » tarés de la gauche radicale  » qui se battraient pour faire libérer des meurtriers. Dans un cas distinct devenu emblématique, l’administration Trump a été sommée de faciliter le retour de Kilmar Abrego Garcia, un immigré salvadorien expulsé à tort et désormais emprisonné au Salvador. Bien qu’il ait reconnu une erreur administrative, le gouvernement se montre intraitable face à cet homme, père et marié à une citoyenne américaine. Ce cas n’est pas un cas isolé puisque depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a renforcé sa politique migratoire afin de protéger son pays des  » invasions venues de l’étranger « . Une situation qui suscite une très grande inquiétude de l’opposition et des ONG de défense des libertés.  » Nous nous rapprochons de plus en plus d’une crise constitutionnelle «  a déclaré Amy Klobuchar, sénatrice démocrate du Minnesota sur CNN.