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Ce dimanche 20 avril, le président du Salvador Nayib Bukele, a proposé au président du Venezuela Nicolas Maduro d’échanger deux cent cinquante-deux prisonniers vénézuéliens dans son pays, après leur expulsion par les Etats-Unis contre des prisonniers politiques détenus par Caracas. Cette proposition a clairement à voir avec la politique anti immigration du pays.
C’est sans les formes que le président Nayib Bukele a proposé ce dimanche 20 avril, un échange de prisonniers, au Venezuela. Il dit « Je souhaite proposer un accord humanitaire qui prévoit le rapatriement de cent pourcent des deux cent cinquante-deux vénézuéliens qui ont été expulsés en échange de la libération d’un nombre identique de prisonniers politiques parmi les milliers que vous détenez. Contrairement à vous nous n’avons pas de prisonniers politiques ». Une proposition dite « humanitaire » pour un président ayant une très forte politique anti immigration. Néanmoins ce sont bel et bien deux cent cinquante-deux prisonniers qui pourraient regagner leur pays mais reste à savoir si c’est en tant que prisonniers ou hommes libres.
Polémiques sur fond de politique anti immigration
Nayib Bukele est un allié du président américain, Donald Trump dans sa politique anti immigration. Il a en un peu plus d’un mois enfermé dans une prison de haute sécurité deux cent quatre-vingt huit migrants expulsés des Etats-Unis dont deux cent cinquante-deux vénézuéliens. Tarek William Saab, le procureur général du Venezuela a qualifié de cynique cette proposition, dénonçant des » détentions arbitraires « de compatriotes en situation de » disparition forcée dans un camp de concentration salvadorien « . « Je demande immédiatement la liste complète avec l’identification de tous les détenus et leur statut judiciaire, ainsi qu’une preuve de vie et un rapport médical sur chacun des otages », a déclaré M. Saab dans un communiqué, exigeant aussi de savoir « quels délits ces citoyens vénézuéliens ont-ils commis au Salvador, s’ils ont été traduits devant un juge et s’ils ont des avocats ».
Ce à quoi Donald Trump répond en fustigeant les magistrats s’opposant à cette politique, les » tarés de la gauche radicale » qui se battraient pour faire libérer des meurtriers. Dans un cas distinct devenu emblématique, l’administration Trump a été sommée de faciliter le retour de Kilmar Abrego Garcia, un immigré salvadorien expulsé à tort et désormais emprisonné au Salvador. Bien qu’il ait reconnu une erreur administrative, le gouvernement se montre intraitable face à cet homme, père et marié à une citoyenne américaine. Ce cas n’est pas un cas isolé puisque depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a renforcé sa politique migratoire afin de protéger son pays des » invasions venues de l’étranger « . Une situation qui suscite une très grande inquiétude de l’opposition et des ONG de défense des libertés. » Nous nous rapprochons de plus en plus d’une crise constitutionnelle « a déclaré Amy Klobuchar, sénatrice démocrate du Minnesota sur CNN.
Nino AGOUNI