Les 236 films sélectionnés sur un total de plus de 2 460 visionnés, ainsi que les rétrospectives comme celles du cinéma polonais ou du film drôle, ont donné toute la mesure de la richesse et de la diversité du cinéma d’animation contemporain et suscité l’enthousiasme tant du grand public que des professionnels. Au Mifa (Marché du film d’Animation), l’humeur, comme le temps – quasi estival, était au beau fixe. La fréquentation progresse pour la 9e année consécutive : près de 2 400 accrédités, 454 exposants, 340 acheteurs, distributeurs et investisseurs (soit une hausse de 17 %) et près de 80 pays représentés, dont pour l’Amérique latine l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie et le Mexique. Beau fixe également avec la visite de la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti.
C’est donc un film brésilien d’animation pour adultes, Uma história de amor e fúria, qui remporte le grand prix. Réalisé par Luiz Bolognesi que nous connaissions comme scénariste, en particulier de La terre des hommes rouges de Marco Bechis (2008) sur les luttes des indiens spoliés de leur terre, le film raconte quatre périodes de l’histoire du Brésil : l’arrivée des européens, l’esclavage, la résistance à la dictature et le film se termine en 2096, époque où l’Amazonie est devenue un immense désert. Le film, basé sur la mythologie des Tupinambas, met en avant l’indien Anhanga, immortel, qui revient à chaque épisode et qui va rencontrer Janaína, synthèse de la femme brésilienne. Les recherches ont duré de 2002 à 2010 et le film a mis six ans à se monter. L’animation est tout de suite venue à l’esprit du réalisateur car il ne lui était pas possible de raconter cette histoire en prises de vues réelles.
Une mention spéciale a été accordée au film espagnol de marionnettes fort bien réalisé O Apóstolo, sur un prisonnier échappé. Le Cristal du court métrage à quant à lui été attribué au film canadien Subconscious Password > Jeu de l’inconscient de Chris Landreth. Un compte rendu plus complet du Festival d’Animation d’Annecy paraîtra dans le prochain numéro d’Espaces Latinos.
Alain LIATARD