Ces derniers temps Donald Trump a multiplié les signaux, affichant notamment des velléités expansionnistes. À travers des déclarations provocatrices il revendique la souveraineté sur plusieurs territoires du Groenland au Canada. Plus particulièrement, en l’Amérique latine, ou il a en ligne de mire le Panama et le Mexique.
Photo : El Diario
Donald Trump n’a pas attendu son retour au pouvoir pour se lancer dans des déclarations controversées concernant sa future politique, notamment envers ses voisins proches latino-américains. Dès le 23 décembre, sa première cible a été le canal du Panama, auquel il reproche des tarifs trop élevés quant aux droits de passage des navires américains. qu’il a qualifiés de « ridicules et injustes », allant jusqu’à menacer de hisser le drapeau américain au-dessus du Canal si ces taxes ne sont pas baissées sans quoi il exigera, « que le canal retourne entièrement, immédiatement et sans conditions sous notre contrôle. » Rappelons que la zone se trouva sous le contrôle des États-unis entre 1903 et 1999, avant qu’enfin le Panama puisse enfin y exercer sa souveraineté.
Le futur président américain reproche aussi au Panama de fermer les yeux sur de prétendus « ingérences » de la Chine dans les opérations du Canal. Ce que le président panaméen José Raúl Mulino a fermement réfuté, déclarant qu’il n’y avait aucune ingérence de quelque nation que ce soit dans le fonctionnement d’un Canal, qui rappelons-le, est utilisé par tous les pays du monde. Il s’est aussi attardé sur la déclaration de Trump, alléguant la présence de forces chinoises opérant dans le canal, des affirmations que le président a qualifiées de « non-sens », affirmant qu’il n’y avait aucunes forces chinoises présentes sur place. Cette obsession Chinoise trouve son origine dans l’intensification de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, avec la présence commerciale accrue de cette dernière dans ce passage stratégique renforçant les tensions entre eux. Plus récemment, lors d’une conférence de presse, le président nouvellement élu, a même a refusé d’exclure une intervention militaire si ses exigences n’aboutissaient pas, intensifiant ainsi la pression sur le petit pays d’Amérique centrale. De son côté, son homologue panaméen ne cède pas à la pression et réaffirme que la souveraineté panaméenne sur le canal demeure aussi inaliénable que non négociable..
En rupture avec l’isolationnisme qu’il défendait auparavant, de ce qui semble être une rupture avec l’isolationnisme défendu auparavant, Trump n’a pas manqué de se montrer comme durant son premier mandat, vindicatif à l’encontre du Mexique, auquel il impute une « immigration incontrôlée » et qui « doit cesser de laisser des millions de gens se déverser dans notre pays ». Plus surprenant lors de la même conférence de presse où il avait fait les déclarations précédentes, mardi dernier, à sa résidence Mar-a-Lago en Floride, il a même annoncé vouloir rebaptiser le « golfe du Mexique » en « golfe de l’Amérique » :
« Nous allons changer le nom du golfe du Mexique en golfe de l’Amérique, ce qui sonne bien et couvre beaucoup de territoire. Le golfe de l’Amérique, quel joli nom. ».
Cette déclaration pose un problème évident : l’espace marin concerné ne se limite pas aux États-Unis, qui n’ont pas le pouvoir de renommer un espace ou des eaux territoriales, hors de leur souveraineté. La présidente Mexicaine, Claudia Sheinbaum, a de son côté ironisé sur la situation, en suggérant dans ce cas de renommer l’Amérique du Nord en « Amérique Mexicaine », ajoutant « cela semble bien, non ? », pour railler Donald Trump. Les relations à venir avec le Mexique s’annoncent conflictuelles.
D’ailleurs, il est important de rappeler que Donald Trump a promis des déportations massives et une taxation agressive à l’encontre du Mexique, qui, de son côté, promet de répliquer par des mesures similaires.
Pour le moment il est difficile d’identifier clairement le but des déclarations de Trump, qui n’a pas encore pris ses fonctions mais pourtant, menace à tout-va. C’est là peut-être seulement une stratégie de négociation agressive, comme on a pu le voir dans le passé avec des pays plus lointains comme la Corée du Nord. Ce qui augure un mandat sous l’hospice d’un nouvel expansionnisme américain, qui tenterait de grappiller des territoires d’importance stratégique dans l’optique d’une guerre d’influence avec la Chine et la Russie, pour ainsi affirmer la supériorité américaine, que ce soit dans le domaine géopolitique ou commercial. Dans tous les cas, tout porte à croire que le nouveau mandat de Donald Trump sera marqué par des conflits, tant avec l’Amérique latine que le reste du monde.
Lucas Goyon