L’écrivaine argentine Leila Guerriero nous propose, dans son dernier livre, une lecture autour des fantômes de l’auteur Truman Capote

En 1960, Truman Capote débarque à Palamós, petit village de la Costa Brava, avec ses quatre mille pages de notes, pour écrire ce qui sera son chef-d’œuvre, De sang-froid. Il a fui New York et ses mondanités, et attend là que deux meurtriers soient exécutés pour pouvoir tracer leurs destins. Leila Guerriero, figure majeure du journalisme narratif contemporain, part sur ses traces dans les rues de Palamós et porte un regard unique sur l’écrivain pionnier du genre. Par la même occasion, elle y met au clair et à l’épreuve sa propre approche, sa propre ligne de conduite face à la réalité et à la vérité. Un réflexion essentielle à l’heure où les « récits du réel » connaissent un succès grandissant.

Leila Guerriero commence sa carrière de journaliste en 1991. En 2011, elle rédige l’édition de Los Malditos (éditorial Universidad Diego Portales, Santiago, Chili), dix-sept portraits d’écrivains maudits latino-américains. Elle réalise fréquemment des travaux d’édition pour cette maison. Depuis janvier 2014, elle est rédactrice au journal espagnol El País. Ses chroniques depuis 1991, lui ont valu le prix Konex en 2014 (catégorie Chroniques et témoignages) ainsi que le prix international Vázquez Montalbán en 2019. Toujours soucieuses de défendre la démocratie, ses enquêtes tendent aussi vers l’essai sociologique. Dans Les suicidés du bout du monde (Rivages, 2021), la journaliste interroge ainsi les liens sociaux et les limites de la solidarité dans une ville patagonne touchée par une vague de suicide. Elle explore aussi l’histoire politique de son pays comme dans sa chronique El rastro en los huesos (Gatopardo, 2010. prix Gabo), qui retrace le travail des légistes pour identifier les restes des victimes de la dictature militaire argentine. À sa passion pour l’histoire s’ajoute son engagement dans l’actualité quotidienne avec sa colonne dans le journal espagnol El País ou en tant que rédactrice de la revue mexicaine Gatopardo.