L’ex président de Bolivie et leader du Mouvement vers le socialisme, Evo Morales (2006-2019), a annoncé ce vendredi que le Congrès de son parti se tiendra lundi prochain et qu’il avait déposé un recours juridique pour que l’organe électoral supervise la réunion au cours de laquelle un nouveau conseil d’administration sera élu.
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L’ancien chef d’Etat bolivien indique que “les invitations ont déjà été lancées” pour le président Luis Arce, le vice-président David Choquehuanca et les ministres y compris certains ambassadeurs. Morales a expliqué que le conclave aura lieu à Villa Tunari, une localité du Tropique de Cochabamba qui est son bastion politique et syndical, et qu’il y aura 1.300 délégués titulaires auxquels s’ajouteront “au minimum 20.000 compagnons”.
De plus, il a dit avoir présenté une requête à la Première chambre constitutionnelle de La Paz “demandant une mesure préventive ou conservatoire pour garantir” le Congrès. “Nous espérons que cet après-midi ou demain (samedi) ils autoriseront la supervision du Congrès du 10 juin”, a déclaré Morales lors d’une conférence de presse.
Le dirigeant du MAS a mentionné que la requête a été présentée devant la même instance juridique qui a demandé que le Tribunal Suprême Électoral (TSE) supervise également le congrès du parti officiel convoqué par des organisations sociales proches du gouvernement d’Arce et qui s’est tenu début mai à El Alto, ville voisine de La Paz, conclave qui a finalement été rejeté par l’organe électoral parce qu’il n’avait pas été convoqué par l’actuel conseil d’administration.
Le Congrès aura lieu seulement la journée du lundi au stade de Villa Tunari au milieu des tensions avec le bloc officiel “arciste” du président Luis Arce.
Arce et Morales sont distants depuis 2021, et l’année dernière leurs différents se sont approfondis en raison de la réalisation d’un congrès national du parti où, en l’absence du président et de ses secteurs loyaux, l’ex-président a été ratifié comme le leader du MAS et nommé “candidat unique” pour les présidentielles de 2025.
Arce et le vice-président David Choquehuanca n’ont pas assisté à cette rencontre, estimant que les organisations sociales, bases du parti, n’étaient pas dûment représentées.
Les tensions ont augmenté après que le TSE a décidé d’annuler le congrès de 2023 et a ordonné la convocation d’un nouveau congrès consensuel, ce sur quoi les deux factions officielles ne se sont pas non plus mises d’accord.
En mai dernier, les secteurs “arcistes” ont organisé un congrès à El Alto lors duquel Grover Garcia a été élu comme nouveau dirigeant du MAS, mais l’autorité électorale a rejeté cette rencontre car elle ne respectait pas les règlements du parti.
L’organe électoral a souligné que les deux factions devaient s’entendre sur une nouvelle réunion, cependant, le bloc “evista” avait déjà programmé le congrès pour le 10 juillet, mais l’a avancé au 10 juin.
D’après El Comercio et traduit par Detraz Louanne