Exposition des unes des principaux quotidiens d’Amérique latine parus entre le 23 et le 25 août 1944 suivie d’une de dessins d’écoliers contemporains à la Libération : Cómo veo a París liberada dans la collection Assayas.
Photo : MAL217
S’il est une région du monde où la libération de Paris a été suivie avec passion, c’est l’Amérique latine ; depuis longtemps, dans ce que le général de Gaulle nommait « le grand continent latin » quand il s’adressa à lui en avril 1943, les événements de France n’étaient pas vécus comme de simples nouvelles de l’étranger, et août 1944 a été une sorte de revanche sur le traumatisme que l’Amérique latine avait ressenti en juin 1940. Protégée par son éloignement des divers fronts, peu impliquée dans les opérations en cours sur les zones de conflit, l’Amérique latine était tardivement sortie de sa neutralité ; mais les milieux culturels, souvent liés à la France, n’avaient pas attendu pour apporter leur soutien à la France Libre et à ses représentants, et avaient pesé dans ce sens sur les dirigeants politiques.
Lors des combats pour la libération de Paris, cette proximité avec la France se manifeste avec éclat dans la presse du sous-continent, et dans l’enthousiasme lyrique avec lequel elle rapporte les événements de Paris, quand elle ne les invente pas. La sélection des premières pages des principaux quotidiens, présentées dans cette exposition, en est une évidente illustration. La publication qui accompagne cette exposition, est le premier numéro des Cahiers de la Maison de l’Amérique latine, s’attache à montrer que cet engouement est aussi le produit de quatre années de travail des comités gaullistes locaux, confrontés d’abord à l’hostilité des diplomates de Vichy, puis à la méfiance envers les diplomates nommés par le Comité français de libération nationale.
D’écoliers contemporains à la libération – Contexte historique
Du 19 au 25 août 1944, l’action conjuguée des résistants, des soldats du général Leclerc et de la 2e division blindée, alliée à la mobilisation des habitant·e·s, va donner lieu à l’une des pages les plus marquantes de l’histoire de Paris. Occupée depuis quatre ans, la capitale vit dans l’espoir de sa libération depuis le débarquement allié du 6 juin en Normandie. Le comité pour la France libre diffuse internationalement des textes, des images et des films d’actualité, qui sont traduits et doublés. En Uruguay et en Argentine, les comités locaux pour la France libre sont dynamiques et organisent des projections dans des milieux éducatifs et associatifs. Ces dessins sont visiblement le fruit de ces activités.
Origine de la collection
Le réalisateur Olivier Assayas a légué au poste de Buenos Aires une collection de dessins appartenant à son père, Jacques Rémy, de son vrai nom Raymond Assayas (1911- 1981), scénariste et dialoguiste de cinéma français d’avant-guerre, qui avait trouvé refuge en Amérique du Sud pendant la Seconde Guerre mondiale. Il y a réalisé deux films : l’un au Chili, écrit par Jules Supervielle, Le Moulin des Andes, considéré comme perdu jusqu’en 1995 ; l’autre en Argentine, un remake du Conflit de Léonide Moguy, intitulé El gran secreto. Il est alors en lien étroit avec la France libre.Dessins sur support papier cartonné (papier à dessin) d’origine, un peu froissé, jauni et cassant. Couleurs bien conservées. Format : Hétéroclite : de 17 x 24 cm les plus petits aux plus grands de 1 m x 70 cm
D’après MAL217