Oliver Stone, connu pour ses œuvres cinématographiques iconoclastes telles que « Tueurs Nés », « Platoon » et « JFK », a toujours suscité des débats passionnés, alternant entre louanges et critiques. Cependant, depuis les années 2000, il a pivoté vers la réalisation de documentaires, explorant des sujets controversés tels que ses portraits de Fidel Castro (« Commandante », 2003) et de Hugo Chavez (« Mon ami Hugo », 2014).
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Cette fois-ci, Stone s’est attardé sur l’histoire complexe de Luiz Inácio Lula da Silva, ancien et actuel président du Brésil, notamment ses démêlés judiciaires, incluant des accusations de blanchiment d’argent et de corruption, ayant entraîné sa détention entre 2018 et 2019, une période tumultueuse pour la politique brésilienne.
Pour son prochain documentaire, Stone a accompagné Lula lors de nombreux déplacements, cherchant à capturer au mieux la personnalité de cet homme politique controversé. Dans une interview accordée au quotidien La Croix, Stone a défendu Lula, ainsi que Chavez et Castro, les qualifiant d' »humanistes » cherchant avant tout à servir leur pays. Cependant, cette opinion divise alors que la réputation de Stone semble avoir connu quelques revers ces dernières années. De provocateur à lanceur d’alerte selon certains, Stone est parfois critiqué pour son supposé penchant pour le conspirationnisme, une accusation qu’il réfute, se définissant plutôt comme un esprit libre ouvert à toutes les perspectives. Néanmoins, son intérêt continu pour les affaires de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud demeure évident. Des décors de « Salvador » à « U-Turn » en passant par « Savages« , Stone a souvent choisi ces régions riches en intensité pour situer ses intrigues et explorer les dynamiques complexes qui les animent. À ce jour, aucune date de sortie n’a été annoncée pour son documentaire sur Lula, mais l’attente est palpable, promettant un débat captivant. Stone a déclaré : « Le documentaire aborde les poursuites judiciaires, ce qui s’est passé lorsqu’ils ont mis en prison pour corruption ce président d’un pays prospère, ce qui n’est pas vraiment inhabituel dans ces pays », lors de son passage à Paris pour parler de « Nuclear Now« , un documentaire sur la défense du nucléaire.
En cinq décennies de carrière, Oliver Stone a réalisé plusieurs œuvres de fiction et documentaires liées à l’Amérique latine, notamment « Salvador » (1986). Certaines de ses œuvres ont été controversées, comme « Comandante » (2003) sur Fidel Castro, suivi de deux autres en 2004 et 2012. Stone a également réalisé « Mon ami Hugo » (2014) sur Hugo Chavez, produit par Telesur, diffuseur officiel vénézuélien qui soutient le régime chaviste. Le tournage du documentaire sur Lula a pris des mois, pendant lesquels Stone a voyagé avec le vétéran de la politique brésilienne. Interrogé sur les similitudes entre Lula, Chavez et Castro, il les considère comme « des humanistes » qui font de leur mieux pour servir leur pays. Stone a ajouté : « Je pense que les poursuites judiciaires sont utilisées dans le monde entier pour des raisons politiques, comme un outil politique. Mais le monde entier est corrompu. La Russie fonctionne grâce à la corruption, comme la Turquie ou les États-Unis ».
Stone, qui a réalisé une série d’entretiens avec Vladimir Poutine, se décrit comme un libre penseur et déclare ne pas envisager de voter pour Trump ou Biden lors des élections américaines de novembre. Avec des interviews telles que celles de Poutine, Stone s’est forgé une réputation d’outsider à Hollywood, bien que cela lui ait valu d’être parfois qualifié de complotiste, une accusation qu’il rejette.
D’après Agences