En 2024, l’Amérique latine redeviendra l’épicentre des compétitions électorales avec des élections présidentielles dans six pays de la région, selon l’analyse de BBC World. Les électeurs sont appelés aux urnes pour choisir leurs dirigeants au Panama, au Salvador, en République dominicaine, en Uruguay et au Venezuela. Dans certains pays, ils éliront également leurs autorités législatives et municipales.
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Panamá le 5 mai
Le 5 mai, les Panaméens organiseront des élections générales au cours desquelles huit candidats à la présidence se présenteront en un seul tour, l’actuel vice-président José Gabriel Carrizo, membre du Parti révolutionnaire démocratique (PRD), et ayant la ferme intention de rester au pouvoir. Parmi ces personnalités figurent également les anciens présidents Ricardo Martinelli et Martín Torrijo. Le premier (Martinelli), qui est soutenu par le collectif Realizando Metas, fait l’objet d’une procédure qui compromet sa candidature, car il a été condamné à 10 ans et six mois de prison pour blanchiment d’argent au cours de son mandat (2009-2014) dans l’affaire New Business liée à l’achat d’Editora Panamá América. Dans cette affaire, Martinelli a déposé cinq amparos de garantías, qui ont tous été déclarés irrecevables. Torrijos, qui a été exclu de son collectif PRD, bénéficie du soutien du Parti populaire, l’un des collectifs qui compte le moins de membres dans le pays.
Le Salvador le 4 février
Le 4 février, les Salvadoriens décideront s’ils conservent leur président actuel ou s’ils changent de gouvernement. Le président actuel, Nayib Bukele, cherche à se faire réélire pour cinq ans. Il s’agit d’un postulat controversé, étant donné que la constitution salvadorienne interdit aux présidents d’effectuer un nouveau mandat consécutif de cinq ans, mais malgré cela, la Cour suprême de justice l’a approuvé en 2021 et le Congrès a approuvé en novembre un congé de six mois demandé par Bukele pour se concentrer sur sa campagne, rapporte El Nacional. Bukele, qui a gagné la sympathie de la population pour sa lutte contre les gangs, en particulier les Mara, est accusé par ses détracteurs d’avoir concentré le pouvoir de l’État en sa personne, en contrôlant le pouvoir judiciaire et le Congrès, et d’avoir violé les droits de l’homme pour écraser les gangs.
République dominicain le 19 mai
Le 19 mai 2024, la République dominicaine organise des élections pour choisir un nouveau président parmi neuf candidats, après quatre années au cours desquelles le président Luis Abinader a favorisé des changements « entre libéraux et sociaux-démocrates« , selon des publications dans le pays. Parmi les quatre candidats les plus importants figure Abinader lui-même, qui n’a jamais caché son intérêt pour un second mandat et qui serait en concurrence avec Abel Martínez, du Parti de la libération dominicaine, et les anciens présidents Leonel Fernández, de la Force populaire, et Miguel Vargas Maldonado, du PRD. Si aucun candidat n’obtient suffisamment d’avance, un second tour sera organisé le 30 juin 2024.
Mexique le 2 juin
Les électeurs mexicains choisiront entre deux femmes pour devenir présidente du Mexique, l’un des pays les plus peuplés et les plus dangereux d’Amérique latine. Les élections opposeront la sénatrice Xóchitl Gálvez, soutenue par le Front large, qui rassemble trois partis d’opposition, à l’ancienne maire de Mexico, Claudia Sheinbaum, du parti de gauche Morena au pouvoir, de sorte que les résultats devraient avoir un impact non seulement sur les Mexicains, mais aussi sur le paysage politique.
Uruguay le 27 octobre
Les élections présidentielles et les élections législatives sont prévues pour le 27 octobre 2024. Les Uruguayens doivent exercer le suffrage obligatoire et élire un nouveau président parmi cinq candidats qui ont été désignés par des alliances de partis. S’ils n’obtiennent pas la majorité absolue des voix pour devenir président, ils devront se soumettre à un second tour, qui aura lieu le 24 novembre.
Le Venezuela
L’un des scénarios électoraux les plus évidents de l’année dans la région latino-américaine est celui du Venezuela, où Nicolás Maduro et María Corina Machado s’affronteront. L’une des grandes questions est de savoir ce qu’il adviendra de la candidature de María Corina Machado, qui a largement remporté les primaires de l’opposition en octobre et se prépare à affronter le gouvernement dans les urnes, mais qui a été déchue de son droit d’exercer une fonction publique.
D’après En Segundos
Traduit par Carla Estoppey