L’ancien président bolivien Evo Morales a été écarté de la course à la présidentielle de 2025 par la Cour constitutionnelle, qui a annulé la disposition relative à la réélection indéfinie qui lui avait permis de se présenter en 2019.
Photo : Pancaca
La Cour constitutionnelle de Bolivie a interdit à l’ancien président Evo Morales de se présenter à l’élection présidentielle de 2025, après avoir annulé la disposition relative à la réélection indéfinie qui avait permis sa candidature en 2019. « La restriction de la possibilité de réélection indéfinie est une mesure appropriée pour garantir qu’une personne ne se perpétue pas au pouvoir« , indique l’arrêt de 82 pages, publié samedi 30 décembre sur le site Internet de la Cour.
Cette décision renverse une autre loi adoptée en 2017 par la même cour, la plus haute dans les consultations constitutionnelles, qui avait considéré la réélection comme un « droit de l’Homme ». La nouvelle décision, qualifiée de « politique » par Evo Morales, n’est pas susceptible d’appel. « C’est la preuve de la complicité de certains magistrats avec le Plan Noir que le gouvernement exécute sur ordre de l’empire et avec la conspiration de la droite bolivienne« , a écrit l’ex-président de gauche sur X (anciennement Twitter) en référence aux Etats-Unis. La décision de la Cour constitutionnelle établit que le président et le vice-président ne peuvent exercer plus de deux mandats, de manière continue ou discontinue.
« État de droit »
Evo Morales avait exprimé son désir d’être candidat en 2025, alors qu’il était en conflit avec Luis Arce, l’actuel président, son allié politique et ministre de l’Économie pendant la plus grande partie de son mandat depuis 2006. Pour la spécialiste du droit constitutionnel Maria Renée Soruco, de l’université catholique San Pablo, « si une réélection a été autorisée au préalable, c’est en violation de la constitution elle-même« . « Il ne s’agit pas d’Evo Morales, mais de la défense de l’État de droit », a ajouté la spécialiste. La décision de la Cour constitutionnelle est basée sur une révision des critères de la Cour interaméricaine des droits de l’Homme, qui a exclu la réélection comme un droit de l’homme.
En 2021, cet organe consultatif international a émis un avis consultatif, à la demande du gouvernement colombien, sur la réélection indéfinie. Evo Morales a été président de la Bolivie de 2006 à 2019, ayant été réélu en 2009, puis en 2014. En 2019, il a démissionné de la présidence sur fond de troubles sociaux et d’accusations de fraude électorale. Lorsqu’il a quitté le pays, il a été remplacé par Jeanine Añez, qui fait l’objet de procès et de condamnations pour un coup d’État présumé.
D’après FRANCE 24
Traduit par Anaïs Geraci