Cinq versions du texte de la COP28 ont été publiées et âprement discutées par les négociateurs. Pendant deux semaines, les négociateurs du monde entier ont débattu de formules autour des énergies fossiles pour le texte final de la COP28 de Dubaï.
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Ils se sont finalement entendus, mercredi 13 décembre. « Nous avons une formulation sur les énergies fossiles dans l’accord final, pour la première fois », s’est félicité Sultan al-Jaber, président émirati de la COP28. Il a fallu près de trente ans de COP pour « arriver au début de la fin des énergies fossiles », a applaudi le commissaire européen au Climat, Wopke Hoekstra. Toutefois, les mots choisis pour mettre tout le monde d’accord ont beaucoup évolué sous les pressions de certains pays pétroliers.
Un compromis final qui entend « s’éloigner des énergies fossiles » La version finale est adoptée mercredi 13 décembre au petit matin. Dans le 28e paragraphe, le document précise que le monde doit « s’éloigner des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ».
S’attaquer à l’ensemble des combustibles fossiles, qui représentent environ trois quarts de toutes les émissions d’origine humaine, est « sans précédent dans ce processus », a déclaré David Waskow, directeur de l’action internationale pour le climat au World Resources Institute. En choisissant le terme de « transitioning away » (« transitionner hors de », « s’éloigner de », « abandonner » selon les traductions possibles en français), le document ne parle plus clairement de « phase down » et « phase out » pour réclamer la sortie des énergies fossiles. Le premier terme reste employé pour le charbon non adossé à un dispositif de captation et de stockage. Le second n’est utilisé que pour demander la fin progressive des « subventions pour les énergies fossiles inefficaces qui ne concernent pas la pauvreté et la transition énergétique », et ce, « aussi vite que possible ».
Une source proche de la présidence émiratie a expliqué aux agence sde presse que le texte avait été finement « calibré » pour éviter, notamment, un blocage de l’Arabie saoudite. Mais tout en laissant suffisamment d’ambiguïté dans les formulations pour que chacun y trouve son compte. Dans l’accord, on retrouve des éléments mentionnés plus tôt, tels que la reconnaissance du rôle joué par des « énergies de transition » pour assurer la « sécurité énergétique » des pays en développement, là encore une concession faite aux producteurs de gaz fossile. Ou encore un appel à développer le balbutiant captage et stockage du carbone, défendu par les pays producteurs de pétrole, afin de pouvoir continuer à pomper des hydrocarbures.
D’après ONU Climat