Le journal Libération a publié dans son édition du vendredi 15 décembre dernier un dossier centrale sur huit pages « Climat – Marseille, Terre d’Agiles ». Parmi les articles proposés nous soulignons un dont est un véritable ressource pour les professeurs et leurs élèves, autour le programme pédagogique L’Air et moi , créé à Marseille, par l’ingénieur d’origine chilienne Victor Hugo Espinosa, autour de la pollution atmosphérique qui commence à porter ses fruits et qui a été mis à l’honneur lors de la COP28.
Quand on interroge les élèves sur les conséquences de la pollution de l’air, la disparition des espèces animales et végétales est souvent citée en premier. Ils savent très bien lier la dégradation de l’air à la diminution du nombre d’insectes pollinisateurs. Ils mentionnent aussi les maladies humaines», explique Caroline Cuny, professeure des écoles dans le 9e arrondissement de Marseille. L’enseignante utilise depuis quelques années «l’Air et moi», un programme éducatif sur la pollution atmosphérique mis au point par la Fédération l’Air et moi, AtmoSud et la Maison de l’écologie de Provence, spécialisée dans l’éducation à l’environnement. «Ce sont des diaporamas bien construits : le contenu est précis, l’infographie n’est pas infantilisante et ils contiennent des vidéos courtes qui parlent aux élèves», poursuit l’enseignante. «Les jeunes sont les meilleurs ambassadeurs pour encourager la lutte contre la pollution de l’air qui cause la mort prématurée de sept millions de personnes chaque année dans le monde, selon l’OMS. Ils peuvent faire agir sur les modes de vie, la production et la planification territoriale», raconte Victor Hugo Espinosa depuis la COP 28 de Dubaï.
Le créateur de l’Air et moi était au sommet du climat pour promouvoir le programme éducatif pensé avec des enseignants, des experts de la pollution atmosphérique et des utilisateurs. En primaire, ce sont neuf modules téléchargeables gratuitement, chacun avec diaporama et vidéos, qui abordent les causes et les conséquences de la pollution atmosphérique, les problématiques de l’énergie et de l’air intérieur, les solutions. Que faire lors d’un pic de pollution ? Quels gestes permettent de limiter l’utilisation d’énergie polluant l’air ? «L’outil est interactif, les diapositives questionnent les enfants avant de faire apparaître les réponses et permettent un échange avec l’enseignant», détaille l’ingénieur civil, qui a eu l’idée du projet en 2010, alors qu’il était conseiller d’arrondissement de Marseille, chargé du développement durable et de l’environnement.
La ville est particulièrement concernée par la pollution atmosphérique : en 2022, la métropole Aix-
Marseille dépassait encore les seuils réglementaires de dioxyde d’azote, selon les données du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires publiées en juillet. Victor Hugo Espinosa, qui intervient aussi dans l’enseignement supérieur sur ces thématiques, sait combien la forme est importante pour transmettre l’information. «Pour les lycéens, nous avons imaginé en 2019 l’outil « AirLoquence« . Par des jeux d’éloquence ludiques et des jeux de rôle, on amène les élèves à prendre la parole en public pour pouvoir ensuite aborder le sujet de la qualité de l’air», explique celui qui anime personnellement ces sessions.
Aujourd’hui, l’Air et moi a sensibilisé un million d’enfants en France et enregistre 400 000 téléchargements dans le monde – les modules essentiels sont traduits en quinze langues. L’association a essaimé en Italie et des projets concernant d’autres pollutions ont germé, comme l’Eau et moi ou les Virus et nous. Dans son école du 9e arrondissement, Caroline Cuny a prévu d’utiliser cette année l’outil d’éducation à l’environnement les Calanques et nous, développé par la Maison de l’écologie de Provence et le Parc national des calanques.
D’après Libération
lairetmoi.org