Rassemblant plus de cinq cents photographies et documents réalisés par quelque cent vingt photographes historiques et contemporains, « Corps à corps » offre un regard inédit sur les représentations photographiques du genre humain aux 20e et 21e siècles.
Photo : Centre Pompidou
L’exposition dépasse les catégories d’étude classiques telles que « le portrait », « l’autoportrait », « le nu » ou encore la photographie dite « humaniste ». Elle dévoile des particularités, des manières de voir « photographiques » et rend visibles des correspondances entre artistes. On leur découvre des obsessions communes, dans leur façon d’appréhender le sujet, comme dans leur approche stylistique. Les images exposées nourrissent aussi des questionnements sur la responsabilité du photographe : comment la photographie participe-t-elle à la naissance des identités et à leur visibilité ? Comment raconte-elle les individualités, le rapport à l’autre ? Une rencontre entre deux collections exceptionnelles – celle, publique, du Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, et celle, privée, du collectionneur et homme de cinéma Marin Karmitz.
Marin Karmitz, né le 7 octobre 1938 à Bucarest en Roumanie, est un exploitant, distributeur, producteur et réalisateur français, fondateur de la société MK2, spécialisée dans le cinéma indépendant. Il est issu d’une famille juive de Roumanie arrivée en France en 1947. Son père Solly est un industriel roumain et sa mère Diane1 une intellectuelle2. La famille s’installe à Nice alors qu’il a neuf ans. À Paris, il passe son bac et entre à l’IDHRC en 1957, et devient chef opérateur. Il réalise en 1964 son premier court-métrage de fiction, Nuit noire, Calcutta, d’après un scénario de Marguerite Duras, de la pièce de théâtre Comédie avec Samuel Beckett en 1965, qui fait scandale au festival de Venise en 1966. Karmitz crée sa maison de production mk2 productions en 1967, d’abord exclusivement consacrée aux courts métrages.
Après Mai 68, il est membre du mouvement maoïste la Gauche prolétarienne et proche du chef de son groupe armé, Olivier Rolin qu’il salue dans ses mémoires comme ayant évité à la France un épisode terroriste, en situant l’autodissolution de la Gauche prolétarienne en juin 1973 alors qu’elle a eu lieu le 1er novembre, quatre mois après10, l’infiltration des policiers la rendant inévitable. Au cours de cette période, il réalise des films militants : Sept jours ailleurs (1969), Camarades (1970) et Coup pour coup, sorti dans quatre salles parisiennes le 23 février 1972, deux jours après la mort de Pierre Overney, militant de son parti, dans une manifestation que Marin Karmitz devait couvrir, mais il est retenu par la sortie du film…
Ses productions rencontrant des problèmes de diffusion, il décide en 1974 de devenir lui-même distributeur, en créant mk2 diffusion, et exploitant, en ouvrant sa première salle place de la Bastille (le 14-Juillet Bastille, futur mk2 Bastille), inaugurée le 1er mai 1974. Ses activités de production, distribution et exploitation sont unifiées sous le nom MK2 en 1998. Marin Karmitz a produit et coproduit plus de quatre-vingts films, en a distribué plus de trois cents et a créé un circuit de dix complexes cinématographiques à Paris, le troisième de la capitale en termes d’importance avec un total de soixante-cinq écrans, de cinq millions de spectateurs annuels et 17 % de part de marché Paris intramuros, dont les derniers en date sont en 2003. MK2 figure aujourd’hui parmi les quatre principaux groupes cinématographiques français et est présent dans les différents secteurs de l’audiovisuel avec un catalogue de droits de plus de 500 titres, une production cinéma et télévisuelle, et une filiale d’édition vidéo avec plus de 400 titres édités à ce jour.
Centre Pompidou – Presse