François Gèze éditeur, ingénieur et militant de tous les combats est décédé le 28 août à 75 ans

Dans les années de notre arrivée en France, le jeune François Gèze était familier dans les comités de solidarité pour le Chili et l’Argentine. Son décès nous attriste car le personnage était prêt à combattre contre toutes les injustices et plus d’une fois il a avoué avoir rêvé d’accompagner Salvador Allende dans son combat. Voici notre hommage.

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Le lundi 28 août dernier, par une dépêche à la télévision, nous avons appris la mort de François Gèze à l’âge de 75 ans. Dès notre arrivée en France en 1977, en participant aux comités de solidarité avec le Chili et l’Argentine, nous avons connu l’ancien directeur des éditions La Découverte, et lors de nos rencontres il était très actif dans les réseaux de solidarité et l’accueil de réfugiés venus d’Amérique latine. Nos souvenirs de François Gèze de cette époque, qui nous a beaucoup touchés concernent sa vie militante et ses voyages en Amérique latine, comme plus tard sur le métier d’éditeur, ses combats pour le livre et la transmission des savoirs. Il était particulièrement intéressé pour l’Argentine où il écrit avec Alain Labrousse, Argentine. Révolution et contre-révolutions (Seuil, 1975). Bien entendu, une fois de retour en France, il a milité pour le boycott de la Coupe du monde de football, organisée en 1978 par l’Argentine et plus d’une fois il nous a avoué avoir rêvé d’un Chili socialiste en s’engageant au service de la jeune révolution ses talents d’ingénieur. 

En parallèle des Mines, il suit des cours d’économie du développement à l’Institut d’études du développement de la Sorbonne (IEDES), et prépare une thèse à l’EHESS avec Ignacy Sachs, l’un de ceux qui ont introduit l’écologie scientifique et politique en France, sur la pollution des raffineries de cuivre au Pérou. Il se rend au Pérou et au Chili en 1971 et 1972, avec son ami Bruno Parmentier, futur directeur commercial de Lip. Le 18 septembre 1973, il est attendu à Santiago du Chili pour faire sa coopération militaire comme ingénieur, mais le coup d’État a renversé Salvador Allende. «Je n’y suis pas allé, évidemment, disait-il aussi à Mouvements. Alors je suis devenu permanent bénévole à Libération. Je couvrais le Chili, je suivais le coup d’État au téléphone avec les gars là-bas, et je militais dans les comités Chili.»

Januario ESPINOSA
D’après des agences