Dans les années quatre-vingt, alors qu’elle mène une carrière de journaliste, elle se trouve à Santiago du Chili. Dans ce pays en proie à la dictature, elle essaiera de vivre, souvent doucereusement, les dernières années du règne de Pinochet. Elle est auteure de nombreux recueils de nouvelles en langue espagnole.
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L’impossible oubli, roman de Brigitte Calame, raconte une histoire : celle de femmes et d’hommes qui passèrent leur vie à défendre les valeurs de la démocratie et de l’humanisme, celle d’une fille et d’un jeune homme, libres, qui décidèrent d’être, de vivre, d’aimer. Les faits importent autant que l’écriture poétique, fluide, aérée. On plonge dans le siècle et ses tourments, ses hésitations et ses révoltes, ses coups de gueule et ses coups de griffes, ses cris et sa force de rébellion. On navigue dans l’histoire, la petite et la grande avec un « H » majuscule. On plonge au cœur des événements, on vit les histoires avec Anna, avec Mario, avec les parents, les amis, les camarades des combats.
Le roman démarre dans un château provençal et dans un quartier ouvrier chilien, puis nous entraîne dans un tourbillon de voyages, de refuges et d’exils en Amérique latine et en France. Ce récit choral plonge le lecteur dans les années 70 et 80, dans les méandres et les cauchemars d’une dictature chilienne sanguinaire et raconte l’espoir de la démocratie et d’un monde meilleur.
En près de 200 pages, Brigitte Calame montre sans démontrer, suggère sans insister. Elle ravive notre mémoire, si têtue. Cette mémoire qui lutte sans cesse contre l’amnésie et l’oubli. Chères lectrices, chers lecteurs, prenez le large avec elle et laissez-vous emporter par ce roman émouvant et puissant duquel on ne sort pas indemne.
Maria POBLETE
« L’impossible oubli » par Brigitte Calame aux éditions Le Lys Bleu, 190 p. 22 euros 50. L’auteure fait partie actuellement de l’association Miradas Hispanas basée à Avignon et qui organise une série de manifestations autour de « 50 ans du coup d’État au Chili ».