Le Parlement allemand a rejeté vendredi 23 juin dernier une motion de l’opposition de gauche Die Linke (Gauche européenne) visant à renégocier l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur, après que l’Assemblée nationale française a voté en faveur d’une telle proposition une semaine auparavant.
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L’accord d’association UE-Mercosur fait l’objet de critiques de la part des écologistes et des producteurs agricoles européens, qui craignent que les produits agricoles importés du bloc latino-américain, composé du Brésil, de l’Argentine, du Paraguay et de l’Uruguay, ne favorisent la déforestation. En Allemagne, cependant, la coalition tripartite au pouvoir, composée du Parti social-démocrate (SPD), des Verts et du Parti libéral-démocrate (FDP), est favorable à l’accord après les élections au Brésil, qui ont vu l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro remplacé par l’ancien président de gauche Lula da Silva. « Après les élections [au Brésil], une fenêtre s’est ouverte pour la protection de la forêt amazonienne, que nous devons utiliser », peut-on lire dans un accord interne de 2022 de la coalition tripartite.
Au sein de la coalition au pouvoir en Allemagne, le FDP, parti favorable au marché, est le plus ardent défenseur de l’accord, qui est également soutenu par les industries du pays orientées vers l’exportation, telles que le secteur automobile et la fabrication de machines. « L’accord du Mercosur promet plus de prospérité et de croissance des deux côtés de l’Atlantique et plus de protection de l’environnement », a déclaré Carl-Julius Cronenberg, membre du parti libéral FDP (Renew EUROPE), lors d’un débat parlementaire vendredi dernier.
Les Verts, qui dirigent le ministère de I’Économie et ont l’habitude de s’opposer aux accords de libre-échange tels que la tentative d’accord sur le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI) entre l’UE et les États-Unis, se sont montrés sceptiques, mais ils sont prêts à soutenir l’accord s’il permet une coopération plus étroite en matière de protection de la forêt tropicale.
Lula da Silva a clairement déclaré que « son objectif est l’utilisation durable de la forêt tropicale afin que les gens puissent en vivre sans la détruire. Notre tâche au sein de l’UE est de le soutenir dans cette voie », a expliqué la secrétaire d’État au ministère de I’Économie et du Climat, Franziska Brandtner (Verts).
La Commission européenne travaille actuellement à l’élaboration d’un document annexe à l’accord, qui répond aux inquiétudes concernant les effets négatifs sur l’environnement. « Nous soutiendrons la ratification si et seulement si les pays partenaires ont déjà pris des engagements juridiquement contraignants, applicables et vérifiables en matière d’environnement, de droits sociaux et de droits humains, et si un accord supplémentaire applicable dans la pratique a été conclu pour protéger et maintenir les forêts existantes », a indiqué Maik Außendorf (Verts) au cours du débat.
D’après Eurovia