Les résultats des élections locales et du référendum qui se sont tenus le dimanche 5 février dernier confirment un échec politique majeur pour le président et des bonnes perspectives pour l’ancien président Rafael Correa.
Photo : BBC
Les élections locales en Équateur ont livré des résultats inattendus puisque le parti du président Guillermo Lasso CREO (« je crois ») n’a remporté aucune province dans le pays. Au contraire, le parti Révolution Citoyennes de l’ex-président Rafael Correa a gagné de nombreuses municipalités et préfectures dont la capitale Quito ainsi que Guayaquil, les deux plus grandes villes du pays. À Guayaquil, la victoire d’Aquiles Álvarez, un proche de Rafael Correa marque la fin d’un règne de trente-et-un an pour la droite.
Les élections de ce dimanche étaient aussi l’occasion pour les Équatoriens de se prononcer sur un référendum constitutionnel. Celui-ci soumettait huit propositions aux Équatoriens sur différents sujets : réduire le nombre de députés, étendre les prérogatives de l’armée en matière de lutte contre le narcotrafic, faciliter l’extradition d’Équatoriens condamnés pour crime organisé, ou encore améliorer la transparence démocratique. Guillermo Lasso, à l’initiative de ce référendum, souhaitait ainsi contourner le Congrès où il n’a pas la majorité nécessaire pour faire passer certaines réformes. Les sondages semblaient indiquer qu’une grande partie des Équatoriens était favorable à la plupart des propositions du référendum. Mais les résultats de dimanche indiquent une victoire du « non » sur toutes les propositions soumises à consultations
Les résultats des élections résonnent comme une vraie sanction à l’égard du gouvernement alors que le président souffrait d’un taux d’approbation très bas, à 15 % fin janvier, et comptait sur ce vote pour remonter dans les enquêtes d’opinion. Élu en 2021, Guillermo Lasso, ancien banquier d’affaires, avait débuté son mandat sur un bilan relativement positif, en accélérant la vaccination contre le covid-19 dans le pays (l’un des plus durement touchés par la crise sanitaire en Amérique latine). Les résultats des élections de dimanche apparaissent comme un désaveu pour le président, qui se retrouve plus isolé que jamais politiquement. La victoire des partis de gauche marque un basculement politique et pourrait être annonciateur d’un retour de Rafael Correa, qui s’est exilé en Belgique en 2018.
D’après Le Comercio de Quito