L’ancien président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva l’a finalement remporté avec quelque 2 millions de voix d’avance sur le président sortant. 156 millions d’électeurs étaient appelés à départager l’ex-président de gauche Lula et le chef d’Etat sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro. Un score qui lui assure une victoire moins nette qu’attendu. Il a obtenu 50,9 % des voix au second tour, contre 49,1 % pour le président d’extrême droite.
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Acclamé par une impressionnante marée rouge de centaines de milliers de partisans massés sur l’Avenida Paulista de Sao Paulo, Lula a prôné la « paix et l’unité » après son élection d’une courte tête à la présidence du Brésil. Lula doit prendre ses fonctions le 1er janvier prochain. Il avait déjà été président de 2003 à 2010. « On m’avait enterré vivant ! », a lancé le leader brésilien de la gauche, qui a comparé sa victoire à une « résurrection ». « Dans n’importe quel pays au monde, le candidat défait m’aurait déjà appelé pour reconnaître sa défaite. Il ne m’a toujours pas appelé, je ne sais pas s’il va appeler et s’il va reconnaître » sa défaite, a déclaré Lula s’adressant à ses partisans à Sao Paulo.
« J’aimerais bien être juste heureux, mais je suis moitié heureux, moitié inquiet », a-t-il insisté. Le silence du chef de l’État sortant était troublant, y compris sur les réseaux sociaux, ou il est d’habitude très actif. C’est la première fois qu’un président brésilien échoue dans sa tentative de réélection. « À partir du 1er janvier, je vais gouverner pour les 215 millions de Brésiliens et Brésiliennes, pas seulement ceux qui ont voté pour moi », a dit Lula. « Personne ne veut vivre dans un pays divisé, en état de guerre perpétuelle. Ce pays a besoin de paix et d’unité. (…) Il n’y a pas deux Brésil, nous sommes un seul peuple, une seule nation », a insisté l’icône de la gauche, en référence à la présidence clivante de Bolsonaro. L’écart, de moins de deux points de pourcentage, est le plus serré entre deux finalistes de la présidentielle depuis le retour à la démocratie après la dictature militaire.
La victoire de Lula a été saluée par des feux d’artifice et des cris de joie dans de grandes villes comme Rio de Janeiro et Sao Paulo, où des centaines de milliers de personnes faisaient la fête dans la rue. « Lula, c’est un synonyme d’espoir, l’espoir de voir des jours meilleurs », a déclaré Alexandra Sitta, enseignante de 48 ans, qui fêtait la victoire du candidat de gauche à Sao Paulo. À Sao Paulo une foule compacte de plusieurs centaines de milliers de personnes est venue acclamer le président élu. « La démocratie est de retour au Brésil, la liberté est de retour ! », a-t-il scandé depuis une estrade, devant une foule gigantesque en liesse.
Lula a été rapidement félicité par plusieurs dirigeants étrangers. Le président américain Joe Biden a salué son élection « libre et juste » et son homologue français Emmanuel Macron a estimé que sa victoire « ouvre une nouvelle page de l’histoire du Brésil ». « Notre pays est trop grand pour être relégué au triste rôle de paria », a déclaré le président élu dans son discours de victoire, assurant que le Brésil était « de retour » sur la scène internationale. Lula a également évoqué le sujet brûlant de l’Amazonie, où la déforestation et les incendies ont fortement augmenté sous le mandat de Jair Bolsonaro. « Le Brésil est prêt à jouer à nouveau les premiers rôles dans la lutte contre le changement climatique. Le Brésil et la planète ont besoin d’une Amazonie en vie », a-t-il dit. « Le cauchemar est enfin terminé. Lula doit agir fermement et rapidement sur l’environnement », a réagi le collectif d’ONG Observatoire du Climat.
Plusieurs présidents latino-américains de gauche ont salué le triomphe du candidat Lula. L’un de ceux qui ont souligné la victoire du représentant du PT est le président chilien, Gabriel Boric, qui, via son compte Twitter, a posté un bref message : « Lula. La joie. Il a été rejoint par son homologue argentin, Alberto Fernández, qui a exprimé ses félicitations à Lula et affirmé que « votre victoire ouvre une nouvelle ère dans l’histoire de l’Amérique latine ». Un temps d’espoir et un avenir qui commence aujourd’hui. Ici, vous avez un partenaire avec qui travailler et avec qui rêver grand pour le bien vivre de nos peuples ». « Après tant d’injustices que vous avez vécues, le peuple brésilien vous a élu et la démocratie a triomphé. L’Amérique latine rêve », a-t-il ajouté. De son côté, la vice-présidente et ancienne présidente du Brésil, Cristina Fernández, a déclaré qu’ »aujourd’hui plus que jamais, l’amour et le bonheur ». Merci au peuple brésilien. Merci camarade Lula de rendre la joie et l’espoir à notre Amérique du Sud ». Le président de la Bolivie, Luis Arce, a également célébré la victoire du leader de gauche. « Félicitations frère Lula, président élu du Brésil ! Votre victoire renforce la démocratie et l’intégration latino-américaine. De son côté, le chef de l’État colombien, Gustavo Petro, a posté « longue vie à Lula » sur ses réseaux sociaux, et le président du Venezuela, Nicolás Maduro, a déclaré que « nous célébrons la victoire du peuple brésilien, qui ce 30 octobre, a élu Lula comme nouveau président. Vive le peuple déterminé à être libre, souverain et indépendant !. Aujourd’hui au Brésil, la démocratie a triomphé, félicitations Lula, et un gros câlin ! Enfin, le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, a déclaré : « Lula a gagné, peuple béni du Brésil. Il y aura l’égalité et l’humanisme. »
D’après les Agences