2022 est l’année de la reconnaissance internationale tardive du réalisateur Atahualpa Lichy par deux éminentes institutions : l’Académie du cinéma d’Espagne et la Cinémathèque française.
Après avoir consacré une grande part de sa vie à la promotion des cinéastes du monde, en particulier des cinéastes latino-américains, grâce à son travail en qualité de responsable de festivals comme la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, des festivals de Mar del Plata (Argentine), de Cartagena de Indias (Colombie), du Bafici de Buenos Aires(Argentine), des festivals de Lille, de Biarritz, des Rencontres de Marseille et d’Amiens(France) et de Sotchi et Moscou (Russie), entre autres évènements cinématographiques de prestige, l’année 2022, est l’année de sa reconnaissance internationale en tant que réalisateur.
Deux institutions éminentes, d’abord celle de l’Académie du Cinéma d’Espagne qui l’a invité à présenter, le 5 mai, Río Negro, qui a reçu un excellent accueil. Et le 7 octobre, la Cinémathèque française lui a rendu hommage avec une programmation qui inclut la projection de « Clés pour le nouveau cinéma latino-américain », une série documentaire en quatre épisodes de 25 minutes sur le Nouveau cinéma latino-américain, produite entre 1981 et 1984.
L’amitié personnelle avec de nombreux créateurs de cette époque a permis à Atahualpa Lichy de les interviewer dans les années ‘80, d’analyser ce qu’a représenté ce mouvement, comment il est né et ce qu’il est devenu, en intégrant des extraits de films qui sont considérés aujourd’hui comme des classiques mais qui sont difficiles à voir. À l’origine, aucun de ces créateurs n’était conscient de l’importance que représenterait ce mouvement ni ne pensait qu’il allait perdurer. Aujourd’hui, malheureusement, plusieurs de ces immenses créateurs ont disparu : Fernando Birri (Argentine), Nelson Pereira dos Santos (Brésil), Raúl Ruiz (Chili), Diego Rísquez (Venezuela), Tomás Gutiérrez Alea (Titón) (Cuba), Carlos Rebolledo (Venezuela), entre autres.
Claves est un document historique en raison de sa valeur de témoignage unique. Il offrira la possibilité de connaitre et de comprendre ce mouvement et l’immense influence qu’il a eu sur les générations actuelles et sur d’autres cinématographies mondiales. Claves a reçu la « Makhila d’or», au festival de Biarritz de 1984. En seconde partie de la programmation sera présenté Río Negro, un long métrage de fiction, qu’Atahualpa Lichy tourna en 1989 et qu’il a coutume de présenter comme un « western amazonien». C’est une fresque collective qui s’inspire d’une histoire vraie. Elle raconte l’ascension et la chute de Tomás Funes, un homme sanguinaire, qui gouverna l’Amazonie durant treize ans, du temps de Juan Vicente Gómez. Il évoque la lutte à mort pour le pouvoir dans la région de Río Negro, zone qui sera plus tard appelée Territoire Amazonie, à l’époque où le Venezuela était un grand producteur de caoutchouc. Ce fut une coproduction avec la France qui reçut le soutien de la Télévision espagnole et de l’Institut du Cinéma cubain. Les éminents interprètes en sont Ángela Molina, Daniel Alvarado, Frank Ramírez, Javier Zapata, Asdrúbal Meléndez, Marie-José Nat, Nathalie Nell, Fanny Bastien, Amado Zambrano, Gonzalo Cubero, Dimas González et Julie Restifo.
Presse Cinémathèque
Récompenses : Festival de la Havane, Cuba « Coral » du meilleur scénario inédit / Festival de Biarritz, France : « Makhila d’honneur » Opera prima / Festival de Cartagena, Colombie : « India Catalina d’or» Opera prima / Prix ANAC Venezuela : Opera prima, Meilleur acteur, Meilleur son