Les soirs d’été, les arcades de l’Opéra de Lyon deviennent le fief du festival du Péristyle. Les concerts se succèdent pour vous faire découvrir des musiques venues de tous bords ! Nous soulignons ici les concerts avec une présence latino-américaine. Accès gratuit.
Photo : Péryistyle
Le Festival du Péristyle 2022 se déroule du 23 juin au 3 septembre, du lundi au samedi en soirée. À midi du lundi au vendredi de 12 h à 14 h, plat du jour à l’ardoise, salades, et assiettes à partager, le soir bar, cocktails, long drinks et assiettes à partager. La Terrasse du Péristyle sera fermée le midi du 15 au 20 août.
Les lundi 8, mardi 9 et 10 août – Afro-folk colombien
Les musiques de la côte caraïbe colombienne célébrées par un trio féminin, qui conjugue puissance de feu vocale et rythmique et activisme politique. Originaires de Bogotá, les trois musiciennes, chanteuses et percussionnistes de La Perla sont spécialistes des traditions de la côte caraïbe de Colombie – en particulier la musique de gaita y tambores, dont la légendaire Totò la Momposina est l’ambassadrice la plus renommée. Elles célèbrent la beauté créolisée de ce patrimoine dont la préservation a été l’objet d’un véritable combat, tout en le renouvelant à la lumière des activismes d’aujourd’hui. Avec ces trois brujas (“sorcières”, d’après le titre qui les a rendus célèbres bien au-delà de leurs frontières), la convergence des luttes (du passé et du présent, d’ici et d’ailleurs), unifiées par des harmonies vocales renversantes, une puissance de feu rythmique hors du commun et une énergie digne d’un groupe punk, est tout sauf un mirage. Diana Sanmiguel – chant, guacharaca, maracas, gaita macho, Karen Forero – chœurs, gaita hembra, gaita corta, tambora, Giovanna Mogollón – chœurs, tamboralegre.
Jeudi 18, vendredi 19 et samedi 20 août – Amitié franco-brésilienne
En trio, un des représentants des forces de la chanson française libre vient partager au Péristyle son amour pour la musique populaire brésilienne. Représentant émérite d’une chanson française qui refuse d’être autocentrée et se ressource hors de ses seules frontières, Aurélien Merle a signé des albums qui voisinent avec l’écriture nomade d’un Dick Annegarn ou avec l’esprit frondeur du label Saravah, du regretté Pierre Barouh. Scellé pendant le confinement de 2020, le succès-surprise du quatuor parodique Les Goguettes, dans lequel il tient une place de choix, aurait pu mettre en veilleuse ses désirs d’échappée en solitaire. Il n’en est rien, puisque ce féru de musiques brésiliennes vient de semer quatre miracles de reprises – dont le O Leãozinho de Caetano Veloso – dans un EP intitulé “No peito”, annoncé comme le premier épisode d’une série. De l’écoute de ces merveilles est venue l’envie de l’inviter au Péristyle, et de l’entendre tisser en trio les fils d’or d’une amitié franco-brésilienne placée sous le double signe de l’intelligence et de la sensualité. Aurélien Merle – chant, guitare nylon, Shintaro Soma – cavaquinho, Mario Daniel Villagra – percussions.
Lundi 22, mardi 23 et mercredi 24 août – Luna Silva & The Wonders – Chanson métissée
Avec sa musique acoustique et inspirée, traversée par des échos des cinq continents, cette enfant de la balle propose une véritable bouffée d’air(s) pur(s). Jeune femme aux ramifications multiples, enfant d’une mère anglaise douée pour la comédie et d’un père espagnol acrobate et clown, Luna Silva a grandi dans un univers circassien nourri de voyages, de rencontres et de partages. C’est pourquoi sa musique métissée, qu’elle porte en anglais, espagnol et français avec un talent inné de conteuse, résonne comme une évidence. D’éclats festifs en confidences, sa voix et ses compositions, véhicules de ses expériences sensibles, de sa quête de spiritualité ou de ses revendications, sont autant de bouffées d’air(s) pur(s). Des rythmes cubains en pulsations gnawa, de parfums bruts évoquant le rébétiko grec aux reliefs délicats d’une gavotte, de mélodies populaires en harmonies savantes, Luna Silva, à l’image de son album “Breathe Out”, propose une vision totalement déconfinée de la musique : le souffle vital et nécessaire d’un vent de renouveau. Luna Silva – chant, ukulele, Maxime Barcelona – guitare, Yann-Lou Bertrand – contrebasse.
Lundi 29, mardi 30 et mercredi 31 août – Diana Baroni & Simon Drappier “Pan Atlantico” – Musiques du Nouveau Monde et de l’Ancien
Un pied en Amérique du Sud, l’autre en Europe, ce duo au minimalisme intense dresse aussi des passerelles entre musiques anciennes et improvisation. Diana Baroni est originaire de Rosario, en Argentine ; Simon Drappier, lui, est né en Europe. Mais avec Pan Atlantico, tous deux font plus que tendre une passerelle entre Ancien et Nouveau Monde. Fruit d’une rencontre fortuite à Paris, leur complicité a achevé de se forger lors d’une tournée commune. C’est là que le duo, mariant l’exigence des musiques anciennes à la force de l’improvisation, a bâti un répertoire s’appuyant sur les ressources essentielles de la voix, de l’arpeggione et du traverso (flûte baroque). Là aussi qu’il a peaufiné l’exploration d’un fonds musical et poétique puisant dans l’héritage latino-américain, les traditions indigènes, la musique italienne… Chaque reprise délivre une richesse d’ambiance qui fait passer Pan Atlantico de la musique minimaliste américaine au forro brésilien, du picking au lamento, du souvenir de Violeta Parra aux échos d’une cumbia : une envoûtante navigation dans l’espace et le temps. Diana Baroni – chant, traverso (flûte traversière baroque), Simon Drappier – arpeggione.