À l’approche d’une importante décision judiciaire dans le dossier d’extradition potentielle de Julian Assange aux États-Unis, l’ONG Reporters sans Frontières (RSF) lance mercredi un appel à la libération du fondateur de Wikileaks.
Photo : RSF
« Nous demandons au ministre de l’Intérieur d’agir en accord avec l’obligation qu’a la Grande-Bretagne de défendre la liberté de la presse et d’ainsi refuser l’extradition« , explique Rebecca Vincent, représentante de l’ONG à Londres. Assange, incarcéré depuis plus de trois ans, doit être immédiatement libéré, estime l’ONG. Julian Assange, 50 ans, a été arrêté en avril 2019 après avoir passé de longues années à l’ambassade d’Équateur à Londres. La justice américaine veut le juger pour espionnage. S’il était condamné, sa peine pourrait aller jusqu’à 175 ans de prison. Il est accusé d’avoir, avec la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, volé et publié des données classées « secret Défense » concernant des opérations de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan, et d’avoir, par conséquent, mis en danger la vie de plusieurs informateurs américains. Ceux qui le soutiennent le voient au contraire comme un journaliste d’investigation qui dévoile les crimes de guerre et qui doit, de ce fait, valoir d’exemple à toutes celles et tous ceux qui veulent suivre cette voie.
La bataille judiciaire autour de son éventuelle extradition vers les États-Unis dure depuis environ deux ans. La Cour suprême britannique a récemment rejeté l’appel qu’il avait introduit contre son extradition. Le mandat d’extradition sera délivré aujourd’hui ou mercredi et sera ensuite remis à la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel. Les avocats d’Assange ont alors quatre semaines, jusqu’au 18 mai, pour s’y opposer. La décision finale appartient à Priti Patel.
Les autorités américaines ont promis que Julian Assange, né en Australie, ne serait pas incarcéré dans une prison de haute sécurité et qu’il pourrait purger sa peine en Australie s’il est reconnu coupable aux États-Unis.
Journal La Libre Belgique