Pendant ses 80 ans de création littéraire, Lygia Fagundes Telles a été connue principalement pour ses nouvelles mais ses romans lui ont également valu la reconnaissance. Certaines de ses œuvres ont été adaptées au cinéma, au théâtre et à la télévision. Elle a été traduite dans plusieurs langues. Elle est décédée le 3 avril dernier.
Photo : Cerf éditions
Lygia Fagundes Telles, née le 19 avril 1923 à São Paulo et morte le 3 avril 2022 dans la même ville, était une romancière et nouvelliste , l’une des écrivaines majeures du Brésil. Lauréate du prix Camões en 2005, plus haute distinction littéraire en langue portugaise, elle a été l’une des trois femmes à faire partie de l’Académie brésilienne des lettres. Elle était membre de l’Academia Paulista de Letras depuis 1982 et de l’Academia das Ciências de Lisboa depuis 1987. Parmi de nombreux prix, citons le prix Jabuti (décerné par la Chambre Brésilienne du Livre, 1966, 1974, 1996, 2001) ; le Grand Prix féminin de littérature étrangère de Cannes en 1969, et pour l’ensemble de son œuvre, le prix Camões, en 2005.
Lygia Fagundes Telles a créé des formes nouvelles pour raconter les drames de la vie quotidienne. Son écriture simple et minimaliste montre les incohérences de l’être humain de façon intimiste. En raison de son long parcours d’écrivaine, elle s’est renouvelée constamment dans la recherche du mot juste mais aussi en s’adaptant au contexte de son époque.
Féministe, elle dénonce la condition de la femme par la mise en relief des personnages féminins. Son œuvre reflète la situation de son pays. Dans son roman le plus connu As Meninas (Les Pensionnaires) de 1973, Lygia témoigne de la répression et la révolte qui ont marqué les années de la dictature militaire au Brésil. Elle a signé le Manifeste des Mille avec les écrivains et intellectuels contre la censure des œuvres artistiques en vigueur à l’époque.
Lygia Fagundes Telles publie son premier recueil de nouvelles Porão e sobrado en 1938, puis Praia Viva en 1944. En 1949, elle remporta le prix Afonso Arinos (de l’Académie brésilienne des lettres) pour son recueil O Cacto Vermelho de 1946. Parmi ses livres les plus célèbres, figurent Ciranda de Pedra (1954), Verão no Aquário (1963), Antes do Baile Verde (1970), Seminário dos Ratos (1977) et As Horas Nuas (1989). Antes do Baile Verde (Un thé bien fort et trois tasses) obtint le Grand Prix féminin de littérature étrangère de Cannes en 1969. Son roman le plus connu, Les Pensionnaires (As Meninas) de 1973.
Maria Eugenia POULET
Ses textes ont été traduits dans plusieurs langues dont le français : La Structure de la bulle à savon, en 1986 éd. Alinea, Pocket – L’Heure Nue, en 1991 aux éd. Alinea et puis en 2000- aux Serpent à Plumes. En 1995 : Un thé bien fort et trois tasses, éd. Serpent à Plumes en en 2000- Recueil de nouvelles, chez le même éditeur comme en 2003 Mémoires et inventions, Serpent à Plumes et en 2005 Les Pensionnaires, aux éd. Stock.