Conceição Evaristo est l’une des grandes voix de la littérature brésilienne contemporaine. Née en 1946 dans une favela de Belo Horizonte (Minas Gerais), contrainte à travailler dès l’âge de 8 ans, elle réussit néanmoins à terminer sa scolarité à force de volonté. Elle s’installe à Rio de Janeiro où elle fera toute sa carrière d’institutrice. Elle est une des auteures invitées au prochain festival Belles Latinas du 3 au 14 octobre prochain.
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Cadette d’une famille de neuf enfants, elle a grandi dans une favela, une communauté en haut de l’ Avenida Afonso Pena. Elle a travaillé comme domestique jusqu’en 1971.
Quand elle termine ses études au lycée, elle déménage à Rio de Janeiro où elle étudiera la littérature brésilienne. Elle défendra sa thèse sur le thème de la littérature Noire, la poésie des afro-brésiliens. Ses premières nouvelles et premiers poèmes sont publiés dans les années 1990 dans l’anthologie Cadernos Negros. Son premier roman L’Histoire de Poncia a été publié au Brésil en 2003 et est étudié aujourd’hui par les candidats au baccalauréat brésilien. Il a été vendu à plus de 20 000 exemplaires.
Tandis que ses premiers écrits sont publiés dans les années 1990, elle obtient un doctorat en littérature comparée. Ses romans, qui ont reçu de nombreux prix, sont vendus à des dizaines de milliers d’exemplaires au Brésil et ont été traduits dans différentes langues dont le français (à ce jour, aux éditions Anacaona : L’Histoire de Poncia, 2015, Banzo, mémoires de la favela, 2016 et Insoumises, 2018). Sa poésie est aussi traduite pour la première fois en langue française.
Les personnages décrits par l’auteure, connue comme la voix des favelas, lui sont bien connus, petit marchand de rue, employée de maison prenant le bus, jeune garçon enrôlé dans un gang , papillons-fillettes et oiseaux-femelles dont les vies sont sur le fil entre vie et mort. Avec ces mots-valises courants dans l’œuvre de Conceição Evaristo, l’écrivaine brésilienne fait « miroiter ces vies-là, beaucoup de femmes, de tous les âges, mais pas que, des hommes aussi, comme Davenga, le bandit qui pleure des rivières quand il jouit », note Izabella Borges qui rend hommage à son écriture, empathique, ouverte sur le monde et qui ne juge aucun de ses personnages, car « même les monstres sont capables d’aimer ». Actuellement, Conceiçao enseigne à l’Université Fédérale de Minas Gerais comme professeure intervenant.
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