Des hommes non identifiés ont fait irruption dans la résidence du président aux premières heures de la matinée du mercredi 7 juillet et l’ont abattu. Sa femme est blessée et son fils est indemne. De Washington à Caracas, les messages de rejet de l’attentat et de solidarité avec les proches de Moïse fusent.
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Haïti est en état de siège. Le Premier ministre par intérim Claude Joseph a déclaré l’état d’urgence quelques heures après avoir confirmé l’assassinat de Jovenel Moïse, le président de 53 ans devenu président en 2017 et dont le gouvernement devait prendre fin l’année prochaine. Le pays des Caraïbes s’est réjoui des informations offertes par Joseph. «Ce matin même, à une heure du matin, le 7 juillet, un groupe de personnes non identifiées, s’exprimant en espagnol et en anglais, a assassiné le président de la République. Le président a succombé à ses blessures», a déclaré le Premier ministre par intérim. Le remplaçant de Joseph, Ariel Henry, avait été annoncé lundi par Moïse dans un contexte de crise permanente au sein de son gouvernement.
L’aéroport de Port-au-Prince est fermé, tout comme la frontière avec la République dominicaine voisine. L’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince a également fermé ses portes en attendant l’évolution de la situation. Pendant ce temps, des dizaines de dirigeants et de responsables du monde entier expriment leur inquiétude face à la mort par balle du président haïtien. Luis Abinader, président de la République dominicaine, a réagi à l’attaque sur ses réseaux sociaux.
Mais des réponses sont également venues des États-Unis. «C’est une tragédie. Un crime épouvantable», a déclaré le secrétaire de presse de la Maison Blanche, Jen Psaki, à CNN. La porte-parole du gouvernement de Joe Biden a déclaré que les services de renseignement de son pays «collectent» et «évaluent» les informations disponibles sur ce qui s’est passé. «Nous sommes prêts et disposés à offrir toute l’assistance nécessaire», a-t-elle ajouté. Toutefois, l’ambassade du Venezuela à Port-au-Prince restera fermée en raison de l’incertitude quant aux garanties de sécurité en Haïti. Le gouvernement vénézuélien a également fait une déclaration par l’intermédiaire de son ministre des affaires étrangères, Jorge Arreaza. D’autres pays de la région ont condamné et exprimé leur solidarité envers la famille Moïse et le peuple d’Haïti. «Nous adressons une accolade au peuple d’Haïti pour le malheureux assassinat du président de ce pays et de son épouse. C’est quelque chose que nous regrettons beaucoup», a déclaré le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador lors de sa conférence quotidienne depuis le Palais national. Pendant ce temps, depuis Buenos Aires, le ministère des affaires étrangères a publié une déclaration disant que «l’Argentine espère que la paix et la tranquillité seront bientôt rétablies dans le pays et demande de respecter les institutions démocratiques». Le président chilien Sebastián Piñera et son homologue colombien, Iván Duque, ont également exprimé leur rejet de l’assassinat.
Les agences internationales mettent en garde contre l’aggravation de la violence en Haïti. Le secrétaire général de l’OEA, Jorge Almagro, a publié une déclaration indiquant que l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse «est un affront à la communauté des nations démocratiques représentées au sein de l’Organisation des États américains». La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a, pour sa part, «condamné fermement l’assassinat du président Jovenel Moïse». Mais l’Union européenne est allée plus loin. Selon le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, ce crime «comporte un risque d’instabilité et de spirale de la violence». M. Borrell a déclaré sur ses réseaux qu’il y a trois semaines à peine, il avait rencontré M. Moïse lors d’un forum diplomatique et a ajouté que «les auteurs de ce crime doivent être retrouvés et les coupables doivent être traduits en justice». La communauté internationale continue de réagir aux événements en Haïti, tandis qu’à l’intérieur du pays, on tente de maintenir le calme.
D’après EFE et France 24
Traduit de l’espagnol par
Jesús Hernández Rexa