La Maison de l’Amérique latine fait son retour avec l’exposition du Cubain Agustín Cárdenas

La Maison de L’Amérique latine annonce la réouverture de ses portes avec une nouvelle exposition intitulée « Mon ombre après minuit », titre d’une des sculptures en bronze du grand artiste cubain Agustín Cárdenas (1927-2001), du 9 juin au 6 août 2021. 

Photo : MAL

Fondée en 1946 sous l’impulsion du général de Gaulle et à l’initiative du ministère des Affaires étrangères, la Maison de l’Amérique latine est née de la nécessité de faire se rencontrer, pour mieux se connaître, les Latino-Américains et les Français. Après une interruption de quelques mois, l’exposition consacrée au grand artiste cubain Agustín Cárdenas, «Mon Ombre après minuit», fait son retour. Au programme, un vaste ensemble d’œuvres graphiques sur papier de l’artiste célébré comme sculpteur, œuvres inédites qui pour la plupart n’ont jamais été exposées auparavant. 

La Maison de L’Amérique latine : un pont entre l’Amérique latine et la France   

Ce sont les professeurs Paul Rivet, Pasteur Vallery-Radot, l’ancien ambassadeur du Brésil en France M. Luiz de Souza Dantas et M. Robert de Billy qui jettent les bases de la Maison de l’Amérique latine, dont le but est de servir, renforcer et développer les relations et les échanges de toute nature entre la France et les vingt républiques d’Amérique latine. Elle a démontré qu’à son échelle, elle jouait un rôle irremplaçable au service de la politique latino-américaine de la France. Ce rôle étant particulièrement apprécié par les nations de l’Amérique latine et les ambassadeurs en poste en France. La Maison de l’Amérique latine est présidée depuis 2003 par M. Alain Rouquié, ancien ambassadeur de France au Salvador, au Mexique et au Brésil, directeur des Amériques et Caraïbes au ministère des Affaires étrangères entre 1992 et 1996 et auteur de nombreux ouvrages de référence sur l’Amérique latine.   

La Maison de l’Amérique latine organise des événements diplomatiques, économiques et culturels dans la galerie tout au long de l’année. L’auditorium est le lieu des rencontres culturelles et des débats. Tout au long de l’année, il est également possible de venir écouter des concerts, assister à des lectures théâtrales et à des œuvres littéraires liées à l’Amérique latine. Elle dispose également d’un restaurant et d’un bar pour déguster des plats latinos.  

Exposition du grand artiste Agustín Cárdenas

La Maison de l’Amérique latine et la commissaire Elena Cárdenas Malagodi ont souhaité révéler dans cette exposition titrée « Mon ombre après minuit » d’après une sculpture-totem noire et blanche, en bois et plus tard en bronze, l’œuvre graphique de l’artiste cubain Agustín Cárdenas. Tout au long de sa vie, Cárdenas n’a cessé de dessiner, inlassablement, souvent spontanément, sur toutes sortes de supports – c’est ce que montre cette exposition à travers une centaine de dessins, gouaches, peintures et quelques sculptures, réalisés pour la plupart à Paris, où l’artiste cubain a vécu à partir de 1955. Avec les sculptures, cet ensemble forme ce qu’on pourrait appeler le « grand art » de Cárdenas, une brillante variété de formes et de couleurs qui se nourrissent et se répondent les unes aux autres. Parmi les hautes décorations de l’État cubain, comme l’ordre Félix Varela, Agustín Cárdenas a reçu le prix national des arts plastiques en 1995, décerné par le Conseil national des arts plastiques. 

Retour sur la vie d’Agustín Cárdenas  

Agustín Cárdenas est né dans le village de Recreo dans la province de Matanzas le 10 avril 1927. Il est mort à La Havane le 10 février 2001 et est enterré au cimetière Montparnasse. Entre 1943 et 1949, il a étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Alexandre. Il est aussitôt découvert par André Breton, qui est séduit par son œuvre spirituelle, poétique et sensuelle. En effet, le lyrisme charnel de ses sculptures, associé au primitivisme des origines, mêlé aux rites animistes, confère à son œuvre un caractère universel. Ses sculptures, tout en arrondis lisses et courbes évocatrices des formes féminines, laissent voir la force des symboles. 

Il a fait partie du groupe Los Once. Il a été formé par René Ávila, Francisco Antigua, José I. Bermúdez, Hugo Consuegra, Fayad Jamís, Guido Llinás, Viredo Espinosa, José Antonio Díaz Peláez, Tomás Oliva, Antonio Vidal et Salvador Corratgé. Il expose régulièrement dans la légendaire galerie Le Point Cardinal. Il fut l’ami des peintres Wifredo Lam, Joaquín Ferrer, et de l’écrivain et poète Édouard Glissant, tandis que de nombreuses autres figures littéraires telles qu’André Breton, José Pierre, André Pieyre de Mandiargues, Jean Leymarie, Émile Langui, Alain Jouffroy – et Glissant toujours – lui ont consacré leurs plus beaux textes. 

 Romaissae GUAZZAOUI

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