dalembert4

Louis-Philippe Dalembert est né le 8 décembre 1962 à Port-au-Prince. Grand voyageur (Amérique du Nord et du Sud, les Caraïbes, l’Afrique du Nord et l’Afrique noire, le Moyen-Orient, l’Europe), ses adresses se suivent et ne se ressemblent pas. Cet homme-tortue, ce vagabond comme il se définit lui-même, a vécu une dizaine d’années à Paris, où il a réalisé ses études universitaires et exercé la profession de journaliste. Il séjourne une première fois à Rome en 1994/95, en tant que pensionnaire de la très convoitée Villa Médicis, ville où il aura vécu en tout six ans. Après un bref retour au pays natal (1996), un voyage de plusieurs mois dans les Andes l’aide à s’éloigner de la politique. Détenteur d’une bourse de résidence Unesco-Aschberg, il séjourne longuement à Jérusalem, où il visite pour la seconde fois Israël, la Palestine, l’Egypte, la Jordanie, une partie du monde qui influence beaucoup sa poésie

Dalembert élabore, aussi bien en poésie qu’en prose, une oeuvre fortement marquée par les thématiques du vagabondage, de l’errance et de l’enfance. Ces deux dernières thématiques semblent liées dans l’esprit de l’auteur pour qui on passe de l’enfance à l’âge adulte comme on émigre d’un pays à un autre. La  thématique du vagabondage est ainsi présente dès ses tout premiers livres ; même si l’enfance n’est pas de reste. Une quatrième thématique récurrente chez Dalembert : la bible, plus précisément l’Ancien Testament, trace d’une éducation familiale très religieuse placée sous le signe du shabbat.

Louis-Philippe Dalembert est diplômé de l’École normale supérieure de Port-au-Prince et de l’École supérieure de journalisme de Paris et auteur d’une thèse de doctorat en littérature comparée sur l’écrivain cubain Alejo Carpentier (Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle).

Ballade d’un amour inachevé

« Longtemps après, lorsque les douleurs se seraient refermées, que les survivants raconteraient l’événement sans que l’émotion vînt leur nouer la gorge, certains jureraient avoir senti la veille une forte odeur de soufre dans l’atmosphère. D’autres diraient l’avoir humée depuis trois jours, sans toutefois y avoir prêté attention. Peut-être, allez savoir, l’odeur n’avait-elle existé que dans leur imagination, ou n’avait-elle pas été assez persistante pour qu’on s’en alarmât ». 

Avril 2009 : la terre tremble en Italie. Dans un village des Abruzzes, un couple mixte, Azaka et Mariagrazia, attend dans la joie l’arrivée de son premier bébé. Sous le regard réprobateur des uns, opposés à la présence des étrangers dans la région, et la curiosité bienveillante des autres. Si les secousses tendent à exacerber les tensions, elles viennent rappeler à Azaka un épisode traumatisant de son enfance : un autre séisme, à l’autre bout du monde, pendant lequel il fut enseveli sous les décombres. L’histoire se répéterait-elle ? Où qu’il soit, doit-il redouter la colère de la Terre ? Des questions que pour l’heure il refuse de se poser : bientôt il sera père, le bonheur ne lui échappera pas… Entre chronique au quotidien et commedia dell’arte, Ballade d’un amour inachevé revisite les séismes de L’Aquila et d’Haïti, auxquels l’auteur s’est retrouvé mêlé. Comme souvent chez Louis-Philippe Dalembert, l’humour et la force de vie dominent tout au long du roman.

Photo © Daniel Mordzinski

Bibliographie:

Ballade d’un amour inachevééd. Mercure de France, 2013, 230 p., 16,00 €
Noires blessures, éd. Mercure de France, 2011, 224 p., 16,50 €
Haïti, une traversée littéraire, en collaboration avec Lyonel Trouillot, éd. Philippe Rey/Culturesfrance, 2010, 176 p., 19 €
Rue du Faubourg Saint-Denis, roman, éd. du Rocher, Monaco, 2005.
[hr/]

Présent à Belles Latinas:

23 octobre, 18h 30, AmphiOpéra, Lyon.
14 novembre, 18h 30, Alliance Française, Lyon.
16 novembre, 15h 00, Solidarité Internationale, Place Bellecour, Lyon.
17 novembre, 16h 00, Musée Quai Branly, Paris.
20 novembre, 18h 00, Bibliothèque L’Alcazar, Marseille.